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Manic Street Preachers › Everything must go

cd • 12 titres

  • 1Elvis impersonator: Blackpool Pier
  • 2A design for life
  • 3Kevin Carter
  • 4Enola/alone
  • 5Everything must go
  • 6Small black flowers that grow in the sky
  • 7The girl who wanted to be God
  • 8Removables
  • 9Australia
  • 10Interiors (song for Willem De Kooning)
  • 11Further away
  • 12No surface all feeling

informations

Château de la Rouge Motte, Normandie, France; Real World Studios, Box, Wiltshire, Angleterre; Big Noise Recorder, Cardiff, Pays de Galles.

line up

James Dean Bradfield (chant, guitare, guitare sèche, piano, choeurs), Nicky Wire (basse, choeurs), Sean Moore (batterie, percussions, trompette)

Musiciens additionnels : John Green (claviers, orgue Hammond), Julie Aliss (harpe), Anne Stephenson, Gini Ball, Sally Herbert (violon), Chris Pitsillides, Claire Orsler (viole), Martin Ditchum (percussions)

chronique

Bien entendu, ‘A design for life’ a cueilli fraîchement les fans de la première heure… Cette pop froide, classieuse, avec cordes un peu tristes en arrière-fond et ce refrain héroïque, sont-ce bien encore les Manic Street Preachers ? Oui, ce sont bien eux, qui ont écrit ce titre en dix minutes à partir de paroles du bassiste, ce qui, de l’aveu de James Dean Bradfield, leur a fait énormément de bien et les a même sauvés du désespoir. Car le groupe est alors en plein doute et bouffé d’angoisse. Un an auparavant leur guitariste Richey Edwards disparaissait sans laisser la moindre trace, un drame dont les Gallois auront beaucoup de mal à se remettre non pas que ce dernier ait été un grand musicien mais il était un parolier prolifique et une inspiration fondamentale quant au visuel et l’attitude; le disque utilise d’ailleurs quelques-uns de ses textes, pour la dernière fois avant 2009 et le disque ‘Journal for plague lovers’. C’était avant tout un ami et sa mort ne sera officiellement déclarée qu’en 2008, on imagine donc le poids d’un tel doute. Avec ‘The holy bible’, les Manic Street Preachers avaient souhaité se concentrer sur leurs racines britanniques, ils pousseront la démarche plus loin cette fois-ci en s’engouffrant dans la sympathie brit pop très en vogue alors mais version sauvage. Alors que les Beatles demeurent une influence capitale pour leurs condisciples, les Gallois, tout en l’intégrant également (les cordes) vont aussi s’inspirer des Who notamment quant au jeu de batterie (‘Everything must go’, ‘Australia’). Bradfield parle aussi de leur admiration pour des disques tels que ‘Pornography’, ‘Hyaena’ et surtout le single ‘Swimming horses’, des formations telles que Wire ou même Joy Division, d’où la volonté de travailler avec le producteur Mike Hedges. Un bon choix selon moi qui permettra au combo de transiter vers une option plus commerciale sans se renier complètement. Au final, nous avons avec ‘Everything must go’ une sorte de drôle de mélange Nirvana jouant du Beatles après avoir écouté pas mal de post punk (‘Removables’, ‘Interiors’ sont flagrants de ce point de vue); d’ailleurs une chanson telle que ‘Australia’ n’est pas à des kilomètres du Cure de ‘Just like heaven’ en édition sauvage. Naturellement, de tels choix susciteront forcément la controverse mais en ce qui me concerne, les Gallois ont agi intelligemment. Ils ne se sont pas trahis, ont réussi à se réinventer une identité leur permettant d’avancer sans Edwards (façon de parler puisque son fantôme ne les a jamais quittés, la preuve étant ‘Journal for plague lovers’ près de douze ans après). Rock alternatif musclé qui s’autorise les ingrédients pop issus de la scène psychédélique anglaise sans que cela ne sonne inadéquat (l’orgue discret de l’excellent ‘Further away’ est même délicieux) démontrant que le désormais trio n’a rien perdu de son éthique et encore moins de son talent d’écriture (musicalement Edwards n’a jamais rien composé ni même réellement enregistré à quelques rares exceptions, sa contribution était ailleurs). D’ailleurs si le doute est permis au départ du disque, puis il avance, plus la sauvagerie naturelle reprend le dessus. Le succès sera au rendez-vous, offrant aux Manic Street Preachers un bol d’air salutaire pour trouver la force d’exorciser les démons et continuer.

Bon
      
Publiée le lundi 3 février 2025

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Ha, il arrive enfin le meilleur album des MSP... Je plaisante (quoique)

    Note donnée au disque :