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The Monochrome Set › Strange boutique
extraits vidéo
informations
Sound Suite, Camden, Londres, Angleterre.
line up
Bid (chant, guitare)), Lester Square (guitare, choeurs), Andy Warren (basse, choeurs), J.D. Haney (batterie, percussions, choeurs)
Musiciens additionnels : Bob Sargeant (clavier, production), Princess Tagmemics (chant alto)
chronique
‘Strange Boutique’ est un oiseau de paradis enfermé dans une cage qui parvient à se libérer et vole furieusement dans tous les coins d’une pièce grise sans que personne ne parvienne à le capturer. Groupe culte sans l’être, Monochrome Set injecte en pleine grisaille post punk une forme de nonchalance dandy qui intrigue. Quelle est la dose de sérieux là-dedans ? Que cherche à exprimer cet étrange combo à la grammaire si exigeante et insaisissable ? Rien que l’entrée en matière: bruits d’insecte et de jungle, une batterie tribale n’ayant rien à envier à Adam and the Ants (Oh ? Justement l’homme a fait partie de la préquelle de Monochrome Set), une guitare coulant sa descente de gouttes froides de manière ultra discrète puis plus appuyée avant que ne se pose ce chant pas vraiment charismatique et pourtant… Le ton est donné, Monochrome Set empruntent au post punk sa froideur, son minimalisme mathématique, mais plutôt que de s’y complaire aiment à s’en dégager avec frivolité une fois le décor posé (‘The lighter side of dating’) par un chant revendiquant avec ironie sa légèreté et ses paroles étranges. The Smiths doivent beaucoup à cet album et tant Morrissey que Johnny Marr revendiquent cette influence. Effectivement, le jeu créatif et cristallin du second doit des choses aux arpèges de Lester Square. Niveau rythmique, celle de Monochrome Set couvre un spectre plus large et le chant de Bid se veut plus désinvolte et moins tragique que celui du Mancunien. Il s’agit de déplorer une forme d’hédonisme volé et pour ce faire le groupe n’hésite pas à épicer sa musique de quelques éléments sucrés (lignes de corde, piano, rythmiques music-hall, orgue psychédélique) mais personne n’est complètement dupe. Derrière les poses arty, l’ironie, le fun n’est jamais total (‘Goodybe Joe’ qui eût pu sonner triste mais nos Anglais se l’interdisent) et vu la qualité des mélodies, difficile de s’en plaindre (‘Ici les enfants’). A l’image de Passion Fodder, The Monochrome Set s’avèrent un ovni total oeuvrant dans une pop trop barrée et insaisissable pour être juste pop et trop pour une love affair avec les aficionados de post punk dur. Derrière une certaine sécheresse sonore, le disque est en réalité riche en rebondissements, à l’intérieur des chansons elles-mêmes, avec changements de tempi, breaks, envolées… Disque culte rarement revendiqué comme tel et pourtant pas mal de formations y piocheront pour établir leur propre grammaire.
Dans le même esprit, Shelleyan vous recommande...





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- Gouzi › Envoyez un message privé àGouzi
je ne savais pas qu'ils avaient influencé les Smiths. Ça confirme en tous cas qu'il s'agit bien d'un des tous-tous premiers groupes de l'indie pop, quand on sait le statut référentiel des Smiths dans cette sphère
- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
Découvert il y a peu au grès de téléchargements, j'ai vraiment été séduit par ce disque et les deux suivants. Désormais dans ma want list. Effectivement ils sont très originaux.
- Note donnée au disque :
- jacques d. › Envoyez un message privé àjacques d.
Typiquement anglais ce Monochrome Set ? Et pourtant, en effet, pas le groupe le plus connu sur leur propre terrain, à domicile, at home. Trop "méta" (comme on dit désormais dans le petit monde de la culture), trop ironique, trop distancié pour plaire aux teenagers fans des Smiths ou de the Cure aux textes sibyllins voire anodins. Trop inventif et varié dans ses arias pop-rocks, comme le furent celles des Kinks en leur temps ? Trop aristocratique et pas assez plouc comme Oasis ? Pas assez groupe pour stades et arènes comme tous les autres ? OVNI, yes !