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Dadalú › Periodo

cd • 10 titres • 30:11 min

  • 1Esperar2:21
  • 2Gracias3:30
  • 3Se Necessita Vendedora3:15
  • 4No Se Empezar2:36
  • 5Conmigo2:11
  • 6Pasa3:20
  • 7Brilla3:02
  • 8Te Quiero Tanto3:33
  • 9Tengo2:29
  • 10Por Favor4:04

informations

chronique

L'indépendance qui n'a rien à vendre, qui ne sait pas vendre – SE vendre. Ça n'a rien d'un confort, quand en même temps, on a de quoi dire. Quand en même temps, comme dit l'adage (souvent à la mords-moi) : « il faut bien vivre ». C'est à dire croûter, se loger – et tisser, garder des liens sociaux, affectifs. Exister, un truc comme ça, sans mourir de peur ni se figer en certitudes. L'indépendance, l'alternative, ça ne consiste pas toujours à se fendre de l'un ou l'autre esclandre – ce n'est pas une fois pour toute se trouver un marché des « choses qui dérangent ». Ce n'est pas, une fois ou deux par an, pouvoir aligner un demi-SMIC pour un Festival des Gens Pas Comme les Autres et s'estimer ainsi affranchi.e... « À ce compte là, ça valait bien la peine, tiens » (comme l'affirme un autre adage – parfois moins à la manque).

Dadalú, elle, a de quoi. Sans tapage, ici. Elle raconte les emplois dont on ne veut pas mais à quoi il faut postuler – le loyer, donc, et deux ou trois repas par jour, tout ça. Elle appelle son disque Périodes – comme dans « avoir ses règles » (si jamais la pochette n'était pas explicite). Elle dit qu'elle ne sait même pas par où commencer. Ce sont des histoires, c'est une musique du quotidien – tout sonne fait à la maison, au garage. C'est inventif, assemblé, ajusté dans la chambre ou au salon, décidément, sans doute – dans l'une ou l'autre pièce où l'on peu s'installer. Elle chante avec cette justesse d'intention qui ne se soucie pas toujours du solfège, qui n'a que faire de la prouesse, plus Slits qu'Adele – mais il n'est pas exclu qu'elle aime les deux, au vrai. Une musique populaire et populeuse, peuplée – funk à synthés, cuivres par moments authentiquement beaux répartis dans les canaux gauche-droite ; scratches à la bonne franquette, skank reggae qui n'essayent pas de faire croire qu'ici, quiconque porte dreads ni ne tutoie Jah. Dadalú scande – une sorte de rap pris « à l'ancienne » mais pas pour faire bêtement vintage, sûrement parce que ça vient comme ça, que c'est ainsi qu'elle sait faire sans que ça sonne scène jouée.

Tout est assez lo-fi, si on veut – mais c'est à dire que tout est fait pour toucher au mieux ce qui s'y passe, en poussant les moyens plus ou moins modestes à disposition. Ça donne du Crusaders garage, sous ciel gris – avec des percées de rayons. Ça donne cette énergie qui fait des formes brèves juste assez, pleines de tout ce qu'elles doivent apporter. Ça fait – avec d'autres des siens – ce disque bien réjouissant qui s'envoie d'une traite et qu'on se remet volontiers, dans la foulée ou pas longtemps après. C'est aussi simple que ça. Aussi généreux que ça – aussi pour tout ce que ça ne lâche pas.

Bon
      
Publiée le vendredi 31 janvier 2025

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