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Current 93 › Sketches of my nightmares

cd • 12 titres

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chronique

Tout le monde connait la théorie de Schrödinger, je vais donc vous parler du principe Tibet. Il est simple, quand tu crois avoir enfermé Current 93 dans une boîte, il ressort de l’autre côté même si elle est scellée. On s’était presque habitué à l’idée que notre excentrique Anglais nous sorte régulièrement des monuments de beauté et de douceur mélancolique mais, galvanisé peut-être par le travail entourant les mixes du magnifique coffret ‘The long shadow falls’, notre homme a décidé de nous cueillir à rebrousse-poil, comme au bon vieux temps. Le titre aurait dû mettre la puce à l’oreille mais il nous piège aisément malgré tout sur la première piste. Belles nappes diaphanes en boucles, rythmique ultra étouffée dans le lointain, cette récitation inimitable qui s’y mêle et s’installe… Sauf que plus le morceau progresse, plus la musique et la voix vont se dissocier. Cette dernière poursuit inlassablement tandis que la musique plutôt berçante de prime abord va se distordre, des crissements de guitare se font entendre, des sons inconfortables s’installent, les nappes prennent une coloration spectrale, on bascule réellement dans le cauchemar. Plutôt que de nous en parler, Tibet nous le fait vire. L’album entier va s’écouler ainsi dans une veine très Nurse with Wound finalement, la récitation poursuivant ses interrogations tandis que la musique sans tenir compte le moins du monde du rythme vocal va vivre sa vie de son côté sous forme de collages de boîte à musique, de bribes d’opéra, de swing, de grincements électriques, de bruissements inquiétants. La voix elle-même se dédouble parfois comme si une aura maléfique se détachait, réintégrait le corps de son propriétaire, s’évaporait dans la nuit. On retrouve clairement le Current 93 industriel des débuts avec des sonorités moins lourdes, plus finement travaillées et par ricochet un malaise nettement plus trouble. ‘Sketches of my nightmares’ n’est donc pas un disque confortable; pas violent, il est pourtant lourd émotionnellement et éprouvant à écouter. La constante dissociation entre voix et musique, les sonorités peu confortables nous piègent dans une obscurité pas forcément épaisse mais totale dans laquelle il est peu aisé de trouver un chemin. Pas forcément mon album favori donc même si je n’ai pas assez de mes deux mains pour applaudir l’intégrité et l’audace d’un artiste en constante recherche et réinvention, capable encore de nous surprendre après toutes ces années. Vous êtes immense, Monsieur Tibet !

Bon
      
Publiée le mardi 21 janvier 2025

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    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Seulement une poignée d’écoutes pour l’instant mais je reste plutôt décontenancé par la disparité des atmosphères. Je crois comprendre la patte NWW que tu y descelles, mais ici il me paraît manquer le caractère organique des longues plages exploratoires de Stappleton : on est ici dans un décousu un peu spontanéiste (ce que le « sketches » du titre reconnaît) qui me paraît élaboré à la va comme je te pousse… après, j’ai souvent ce ressenti avec le travail de Liles que je trouve souvent plein d’idées mais bâclé et que seul un autre collaborateur musicien parvient à étoffer un peu.

    Également déçu que les textes n’aient pas été inclus parce qu’ici je trouve leur récitation par toujours très audible.

    Message édité le 22-01-2025 à 07:37 par Kranakov