Sorcery › Bloodchilling tales

On continue l’exploration du souterrain suédois, et mettez vos lunettes, on a encore droit à un artwork de toute beauté, visez moi ça ! J’adore, on croirait un livre dont vous êtes le héros. Ils sont quand même mignons ces death metalleux, avec leurs petites histoires de monstres et de dragons qui font peur. Pas étonnant que ce soit une affaire de garçons, biberonnés à la culture du « les mecs c’est des gros costauds un peu dégueulasses, mais surtout ils sauvent le monde parce que c’est important ».

Bon niveau death metal, Sorcery ils ont pas sauvé le game mais un peu comme les comparses de Centinex, ils ont pas eu de bol surtout (Coucou Underground records). Enregistré au Sunlight en décembre 1990 quand même (soit quasi en même temps que Carnage et Entombed, themselves), on a affaire à des pionniers que tout le monde a zappé.
La faute à notre petit sorcier tout moche qui travaille ses incantations sur ses vieux grimoires ? Ou à cet intro que même ma fille de 3 ans trouve kitschissime ? Attendez non ! C’est sûrement grâce à ce concept album sur les dragons et de châteaux qui brulent !

Va savoir. Franchement c’est pas vraiment mauvais Sorcery, c’est juste jamais groundbreaking en fait. On y retrouve toutes les influences de l’époque : Merciless en première intention, puis les Nihilist, Carnage etc de l’époque, mais Sorcery parvient à y ajouter des morceaux assez bien foutus avec tantôt un refrain bien catchy tantôt un petit clavier bien senti, toujours avec fluidité faut bien leur rendre ça..

Bon c’est pas non plus incroyable niveau variété et profondeur, on parle de death metal de 90 super bas du front, mais je peux comprendre tous ces chroniqueurs qui encensent cet album comme un joyau perdu de l’Atlantide du death suédois (ça existe j’en suis certain). A cela près que j’y retrouve personnellement le même effet que le premier Centinex : on s’emmerde assez vite. La faute à une technique vraiment limitée et une prod’ un peu plate ni bonne ni mauvaise, pourtant estampillée Tomas Skogsberg. Helas, pas de HM2 ici encore, on se retrouve avec un machin relativement propre, scolaire qui, contrairement à ses illustres comparses prend super cher avec le temps.

Riffs un peu simplets, batteur dont on se demande s’il sait bien ce qu’il fait par moment (l’intro de « The rite of sacrifice »), ça bourre sans trop bourrer, ca riffe bien mais sans casser des nuques (« Allez lucifer’s legion » est bien cool en mode copy/paste de Carnage). Ca ne serait pas un problème si à l’époque il n’y avait pas déjà bien mieux en fait. C’est dur, surtout avec la performance vocale de Ola Malmström qui surnage vraiment... De fait, je ne sais pas trop quoi penser de ce disque, surtout qu’il s’agit d’un one shot (avant une formation plutôt sympa d’ailleurs, en 2006) alors je vais me rendre à l’évidence : je ne l’écoute quasi jamais, et quand je le compare à un Utumno sorti un an après par exemple, la comparaison fait un peu flipper.

Allez, mattez moi cette pochette une fois de plus, et euh, barrez vous.