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Le Groupe Obscur › Pondecen
- 2020 • Midnight Special Records 1 LP 33 tours
lp • 5 titres • 18:29 min
- 1Fhëmë 4:40
- 2Voliansor 3:32
- face B
- 3Pondecen I 3:30
- 4Pondecen II 2:25
- 5Pondecen III (Princesse)4:22
informations
Enregistré et mixé par Marius Duflot - Enregistrement : Pierre-Louis Néron - Masterisé par Alexis Bardinet - Cooking & Production : Victor Peynichou -
Artwork par Lou Benesch
chronique
Il faut impérativement que je vous parle de Sergueï Kouriokhine. Mais pas maintenant. Pas seulement parce que le bonhomme s'est investi, à la fin de sa vie (début 90's), dans la propagande politique d'extrême-droite Russe (anti-USA et anti-libérale, et facho). C'est surtout qu'un choc auditif de la nature de son "Sparrow Oratorium" est tout simplement trop alien pour mon cerveau actuellement. Alors, en attendant, j'en "profite" pour vous causer d'un groupe rennais dont les vocaux et l'ambiance onirique me rappelle furieusement cette chose brûlante de givre qu'est "Sparrow Oratorium". La voix de la cantatrice Olga Kondina mais pas seulement.
À première vue, on est plutôt en territoire purement Cocteau Twins, en plus rock, voire avec une fine pincée de souplesse Prog pour affermir les ébats. Mais il y a quelque chose d'intranquille, d'impatient, d’essoufflé, d'hypersensible chez Le Groupe Obscur, qui nous distance un peu du cocon voilé de Cocteau Twins et nous rapproche un peu de l'urgence surréaliste de l'opéra-new wave écrit par Kouriokhine. De froid, de nature figée, impassible face au vent d'hiver, il est bien question ici. Et d'anfractuosités inattendues, qui prennent de court toutes les attentes auditives dès "Voliansor", fascinant fruit givré ayant chuté d'on ne sait quel arbre magique, qui roule et rebondit dans des endroits imprévus, faisant dériver l'oreille sur les détails du paysage... Comme le génie de ces percussions médiums et de cette batterie au fusain. Pas de caisse claire, pas de cymbales, une grosse caisse qui sert à peine de support à la basse... De la production au jeu en passant par le mixage, tout est tellement juste. Et fin.
Le triptyque "Pondecen" final est peut-être ce qu'ils ont fait de plus touchant et abouti, en allant encore plus à l'essentiel. La reverb de grand dehors qui fait le son du groupe habille ici des morceaux qui se laissent aller à l'incantation vague, maritime et apaisée, d'un coin qu'on devine de landes en bord d'océan... "Pondecen III", qui semble enfin mettre un peu de "Obscur" dans le groupe (pas qu'on leur en veuille de ce côté contre-intuitif, mais ça a pas du les aider à être compris...), est leur moment le plus goth. Goth dans l'anti-gravité, avec beaucoup d'espace (et de basse).
Contrairement à la musique, aucun des visuels du groupe ne m'a vraiment convaincu... Jusqu'à cette pochette qui s'en remet à mère Nature, touchante juste que dans les petits bouts de scotch qui donnent un côté spontané et presque ingénu à cet herbier. C'est un peu la même sensation sur les 3 clips qui habillent la trilogie "Pondecen", qui troquent le glam-goth un peu chorégraphié contre un théâtre de marionnettes un peu asiatisant et bricolé qui leur va beaucoup mieux, et correspond à l'esprit de ces 3 titres sublimissimes, où une prise de son plus "naturelle" encore semble avoir été utilisée... J'apprécie tout particulièrement le côté "non-évenementiel" du clip de Pondecen I, presque dénué du kitsch visuel associé au groupe que j'avais fini par accepter, et le globe terrestre acheté chez Mammouth en 1992 de Pondecen III (j'avais le même marmot), sorte de mini-touche moderne et cheap dans ce qui devient une sorte de court métrage analogique et Paradjanovien en 3 parties. Il n'y a strictement rien à jeter dans ce EP, qui fait vraiment regretter que le quintette ait splitté en 2021, après quasi 10 ans, sans avoir livré d'album long format. Fort heureusement, et parce que visiblement ils aiment beaucoup ça, certains membres continuent la musique, dont par exemple la chanteuse, sous le nom de Manon David Club. Et sans être un génie-obscur-sulfureux pape de la contre-culture soviétique (comme disent les Lyonnais "il en faut ben d'un peu partout"), je crois qu'il faudra impérativement que je vous en parle.
Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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commentaires
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- allobroge › Envoyez un message privé àallobroge
Merci ici aussi pour cette sensationnelle découverte
- Note donnée au disque :
- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Merci pour cette découverte.
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Un bon gâchis Sergueï Kouriokhine... J'ai toujours pas compris comment le gars avait pu virer casaque ainsi... J'ai connu par un titre avec Viktor Tsoi: https://www.youtube.com/watch?v=PVyYD8vOnOM