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R.E.M. › Lifes rich pageant
- 2023 • I.R.S. Records 465381 2 • 1 CD
cd • 12 titres
- 1Begin the begin
- 2These days
- 3Fall on me
- 4Cuyahoga
- 5Hyena
- 6Underneath the bunker
- 7The flowers of Guatemala
- 8I believe
- 9What if we give it away ?
- 10Just a touch
- 11Swan swan H
- 12Superman
extraits vidéo
informations
line up
Michael Stipe (chant), Peter Buck (guitare, banjo), Mike MIlls (basse, clavier, choeurs), Bill Berry (batterie, percussions)
chronique
Oui mais non, comment résister quand un disque s’ouvre avec ‘Begin the begin’ ? Il y a le petit riff de gratte évoquant ‘The man who sold the world’ de Bowie exécuté avec classe cristalline, sa version électrique et des attaques nettement plus méchantes, un Michael Stipe au top vocalement, une rythmique imperturbable de précision… Tout le folk rock indie de R.E.M. résumé en un morceau ? Faut pas déconner mais pas loin d’ailleurs inutile de jouer la carte du mystère, ce disque est un essentiel des Américains qu’on soit versé dans leur époque indie, la plus grand public ou les deux à la fois. Il faut dire que le précédent n’avait pas particulièrement obtenu les suffrages de la presse et des gens (je me demande pourquoi mais l’histoire de la musique est jalonnée de tels cas) et que les natifs d’Athens se devaient de confirmer leur potentiel auprès d’une maison de disque pas forcément philanthrope. Niveau mélodies, le groupe a mis le paquet: le chant, les effets de coeur sur les refrains, les lignes de guitare ou de banjo (Peter Buck est un maître), quelques orgues bien situés pour l’ambiance indie du fin fond des USA… Si certain/es avaient reproché un manque de hits sur le précédent essai, il n’en est rien ici tant les tubes potentiels s’enchaînent. Version calme (‘Fall on me’, ‘Swan swan H’), pêchue (‘These days’, ‘Begin the begin’, ‘Hyena’, ‘Just a touch’), version mélancoliques avec trop d’espace au dessus de la tête (‘Cuyahoga’)… Puisque nous abordons cet aspect, l’impression irrationnelle pas évidente à décrire est que sur ce disque, le groupe est réellement maître de ses ambiances comme il a su l’être avec ‘Murmur’. Ce disque évoque les grands espaces, les ciels aux horizons infinis, toute l’angoisse qui peut s’en dégager face à tant d’oxygène mais aussi ce sentiment de puissance et d'envie de croquer le monde. Peut-être parce que plus que jamais et pour la dernière fois le combo assume son style indie de pèquenaud pas pèquenaud (pas question de cowpunk ou quoi que ce soit d’approchant), ainsi sur ‘I believe’ et son intro au banjo et sa touche d’accordéon fort sympathiques ou ‘Swan swan H’. Seule entorse mais pas déplaisante, un ‘Underneath the bunker’ aux climats orientaux plutôt décalé mais pas dégueulasse pour autant. On se demandera simplement pourquoi nos Américains ne sont pas arrêtés avec ‘Swan swan H’ qui eût conclu à merveille, ‘Superman’ étant un peu joyeux et fédérateur à mon goût comme final mais inutile de chercher des poux dans une botte de foin, vous l’aurez compris, ‘Lifes rich pageant’ (d’après une expression tirée d’un film de Blake Edwards) demeure un des essentiels de la discographie du groupe.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Celui-là, c'est un de mes préférés du groupe. Il y avait plein de morceaux, sur le best of des années IRS qu'on m'avait prêté à l'époque d'Out of Time (que j'avais acheté... tout ca en K7) qui m'accrochaient particulièrement et dont je me suis rendu compte qu'ils venaient de là. Du coup je crois que ça avait été mon achat suivant chez eux ! (En CD ce coup ci, les temps changeaient).
Un disque très "conscience de l'Amérique" - travaillée par l'histoire du pays, pas tranquille, prise par et pour ce public, cette population "campus" mais brassant des formes parfois bien plus vieilles (country etc.). Les six premiers titres s'enchainent toujours d'une traite, comme une espèce de suite, chez moi. Fall On Me ("There's a progress we have found/A way to talk/About the Problem"...), Cuyahoga (qui parle du massacre des peuples "natifs" et de pollution industrielle, semble-t-il), ou plus loin Swan Swan H avec son imagerie Sud Profond à la fois tragique et ironique, son jeu avec ces clichés (Johnny Reb/What's the price of fans...) , What If We Give It Away, ce sont autant de monologues torturés mais distanciés, lucides mais douloureux. L'aspiration à la Liberté inscrite dans la constitution et la géographie/topographie du pays, oui - et la perception de ce que ce même texte et ces mêmes espaces empêche, en même temps, de toute la violence et de toute l'étroitesse sectaire que porte cette combinaison (espaces ouverts infinis + "j'ai le droit d'avoir des flingues por protéger ma parcelle, je l'ai acheté, je peux tuer quiconque passe la barrière", entre autres).
J'aime bien Superman, perso, aussi - une reprise du groupe des sixties The Clique, en fait - qui apporte un peu de légèreté à la fin de ce disque globalement assez grave de ton, tout en restant "pas dupe" (I am/I am Superman/An I know what's happening/.../And I can do anything"... Dans le contexte d'un tel album, ça prend un sens très "ah oui, en es-tu si sûr ?" Je trouve).
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
"Ce disque évoque les grands espaces, les ciels aux horizons infinis, toute l’angoisse qui peut s’en dégager face à tant d’oxygène mais aussi ce sentiment de puissance et d'envie de croquer le monde. "
Mmmmh... bon ben pas le choix devant ces éloges suisses, je vais devoir le retenter ! Pourtant ça fait un bail qu'il reste sur le côté. C'est vrai que lui ou Document ça n'a jamais été la folie, j'ai toujours plus été porté sur ceux d'avant ou d'après, et je les catalogue sans doute trop "albums de transition".