Zona Industriale › Requiem

La musique industrielle est particulière, avec des codes n’appartenant qu’à elle, une liberté créatrice unique dans laquelle la démarche compte autant que le rendu sonore final. Or dans le cas de Zona Industriale, je ne comprends ni l’un ni l’autre. Originellement une K7, ‘Requiem’ propose des assemblages de fragments sans queue ni tête, allant du pompage d’extraits de chants grégoriens ou de musique classique proposés tout sec, sans effets ni manipulations ou autre élément impliquant un tant soit peu les artistes, à des morceaux mal bricolés en frottant des cordes, des bruitages faits maison (en secouant des sacs de limaille ?), des bribes de paroles avec quelques bidouilles d’effets, des vocalises ridicules, des ébauches de morceaux mal joués avec un mec incapable de tenir la batterie tandis que le pote improvise n'importe quoi à la gratte… Tout cela s’enchaîne comme les pièces d’un puzzle qui ne s’imbriqueraient pas, sonne comme des expérimentations de gamins s’enregistrant en train d’apprendre à jouer ou délirant avec les potes en changeant les stations de radio avec son bouton. On en est à ce niveau. Aucune ambiance, inoffensif, ridicule, incohérent, les seules pièces plaisantes sont les échantillons de classique, de chants grégoriens ou de cabaret volés tels quels sans une quelconque intervention supplémentaire. Et ils sont deux pour produire ça ? C’est cool de s’enregistrer pour fixer ses progrès mais on n’a pas le culot de faire un disque avec. Nul !