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Die Sonne Satans › Fac-Totum
- 2023 • Tribe Tapes TRIBE 037 • Remaster • Lim • 1 CD digipack
cd • 13 titres
- 1Razor cut (revised)
- 2Regerminated part 1
- 3Regerminated part 2
- 4Radiation
- 5Res Infera
- 6Purity
- 7Dismal chant
- 8Shadows from the past
- 9Hic cum Apostuli sui
- 10Cosmic mantra
- 11Regerminated part 3
- 12Addenda
- 13Dirge
informations
line up
Paolo Beltrame (musique, sons, effets, productions)
chronique
‘Sous le soleil de Satan’, roman trouble de Georges Bernanos explorant les thèmes de la foi, des doutes liés, du salut, du bien, du mal… Un nom parfait pour ce projet Italien proposant un dark ambient riche et travaillé qui pourrait d’une certaine manière se rapprocher de certains travaux de l’ex-écurie Cold Meat Industry mais revendique sa patte; de ce point de vue, la couverture résume assez bien. Il y a quelque chose de grouillant dans cette musique qui a cette qualité de proposer autre chose que des interminables montées d’infrabasses; l’Italien met sa base thématique rapidement en scène, comme un matériau dont il examinera ensuite les variations en y ajoutant divers ingrédients, qu’il s’agisse de torsions, de nouvelles sonorités, de montées de nappes… Il y a bien une forme d’aura mystique qui s’en dégage mais un mysticisme prisonnier de structures industrielles en friches, sous un soleil brûlant (‘Radiation’) ou au contraire dans la grisaille automnale froide. Alors que Raison d’être explorait l’ascension au divin, Die Sonne Satan exprime la spiritualité de l’homme mal à l’aise face à ce Dieu dont il a peur et Satan qu'on lui a dit de craindre davantage encore. Le travail sur les sonorités est remarquable, plutôt axé sur la manière de créer un sentiment de malaise que descendre les octaves. Paolo Beltrame ne craint pas d’user de nappes synthétiques peu organiques mais la mélancolie (‘Purity’), le trouble, qu’elles peuvent dégager ne débouche sur rien d’aérien, cette musique est prisonnière; non pas dans des sous-sols mais à l’air libre, parmi les ruines, les structures de rouilles envahies de végétation, les restes de carreaux cassés, des murs de pierres sèches… Comme cette foi que l’humain cherche à apprivoiser alors qu’elle lui a été imposée. Le ciel est bien là, qu’il soit noir et étoilé ou caché derrière le brouillard mais il reste inaccessible. Certaines pièces sont puissantes, comme des hoquets spirituels condamnés d’avance, ainsi le magnifique ‘Dismal chant’ construit sur des samples des Voix Bulgares ralenties et pourtant, il y a quelque chose d’assez brut dans cette musique souvent capturée sur la base d’un 4-pistes mais c’est ce grain direct qui lui confère cette aura de sincérité, cette atmosphère unique, peu rassurante mais jamais 100% effrayante. Comme pour détendre l’atmosphère, l’Italien offre aussi un ‘Hic cum Apostuli sui’ plus rythmé et new wave (un peu hors de propos aussi) évoquant volontiers les compatriotes de Runes Order. La version cd propose des bonus qu’elle intègre à la playlist, de manière plutôt naturelle d’ailleurs, en guidant l’album vers une conclusion toujours plus pessimiste. Une B.O pour Tarkovsky plus que Pialat.
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