Conflagration Chamber › The Maldoror sounds in three acts

Lautréamont version power electro ? Pourquoi pas ? Trois actes selon la technique des nappes. Première partie ? La plus riche avec un équilibre parfait entre l’agressif et l’apaisant, comme si les vagues qui affluent étaient faites de clous, avec des grondements en arrière-fond, des torsions, puis une voix déformée… C’est malsain bien plus qu’agressif et encore, relativement ‘inoffensif’ comparé à nombre de projets du style et personnellement, ça me convient. Etant fan du livre, oeuvre complexe, subtile et sauvage à la fois, j’eus été déçu de le voir inspirer des déflagrations sonores inaudibles. Ce parti pris ambient me sied plutôt bien dans sa retenue (c’est pas de la pop non plus, on est d’accord), on se laisse facilement happer comme on se laisserait dériver en suivant le courant d’une rivière. Pas de tourbillon, rien de trop dangereux, donc on s’y plonge sans arrière-pensée et il y a assez de remous en chemin pour ne pas s’ennuyer. Plus dépouillée, la seconde pièce s’articule autour d’une nappe lourde de synthé, avec un battement immuable de maracas métallique tandis que les voix s’agitent en arrière-fond de manière démente… Extraits de textes du Comte ? C’est en russe, je l’ignore; quelques sifflements, crissements, mais globalement l’impression de marche imperturbable varie peu et pourtant ce pouls va nous mener durant près de dix-huit minutes, dans un état hébété relativement jouissif. L’acte III se veut le plus décharné, proche de l’os. Une flatline aiguë légèrement tordue avec des voix dans le lointain, quelques bruissements suggérés, rien de plus. Tout s’arrête d’un coup, ne laissant planer que l’écho de quelques pas… Atmosphère étrange, trouble, relativement accessible pour les non-initié/es mais qui peut laisser malgré tout un goût d’inachevé ou de facilité, sur le dernier morceau du moins sans que cela ne dérange réellement pourtant. Un travail un peu générique, pas désagréable du tout mais manquant d’une certaine intensité au final… 3,5/6