Ce nom, je l’avais en tête, j’ignore pourquoi, peut-être l’avais-je brièvement lu ou remarqué dans une playlist ? Toujours est-il qu’il est demeuré à l’état de courant d’air dans ma cervelle jusqu’au jour où, sur une impulsion subite, j’ai vérifié sur le bandcamp (quelle vie passionnante, mon Dieu). Vingt ans de carrière, mine de rien. Le groupe est constitué de la franco-norvégienne Liz Wendelbo et de l’Américain Sean McBride (déjà impliqué dans le travail des synthés et la programmation avec Martial Canterel), s’inspire des 80’s dans le but de produire une forme de pop poétique aux influences synthétiques pas dépourvue pour autant de rythmiques plus punchy. ‘Par avion’ résume plutôt bien cette volonté. Le disque débute très fort par un trio d’excellentes chansons rythmées conjurant une note dansante et exigeante avec une froideur hivernale. La complémentarité des voix fonctionne à merveille, pourtant je ne suis pas forcément fan des timbres éthérés comme celui de Liz. Les mélodies sont très bonnes, le travail du son également, ‘Sheen’ évoque de lointains échos de Yahoo en plus minimal et givré. Sur ‘Par avion’, le ton se fait plus lent, mélancolique; lorsqu’elle chante seule, Liz parvient à injecter une légère tristesse qui m’évoque un peu Collection d’Arnell Andrea mais le duo est aussi capable de plomber l’ambiance notamment sur le sombre ‘Reflections’ dont la boite lourde n’est pas sans rappeler des échos de Doktor Avalanche, soutenue par des synthés funèbres. On pourrait aussi mentionner Richard Barbieri ou Vangelis en écoutant ‘Providence’ mais là n’est pas le propos. On l’aura compris, le combo a une culture musicale étendue, le plus important est la doigté avec lequel il fusionne tout cela en une démarche parfaitement maitrisée, profonde, conjuguant minimal dansante, dark wave et certaines touches nettement plus obscures, avec un zeste de pop éthéré pour finaliser le glaçage. Très bel album pour voyager dans les nuages, par grand beau ou les jours de tempête…