Counterparts › Heaven Let Them Die

J'aurais pu écrire sur le dernier Knocked Loose, mais vu que je n'ai sans doute rien à vous apprendre, je vais parler de cet EP de Counterparts, groupe canadien ayant évolué depuis le temps. Jadis pratiquant un hardcore très mélodieux, ils se sont petit à petit tournés, comme nous tous, vers... : la brutalité. Ben oui, tout en gardant un peu des solos, un peu de couches jolies de beauté, de lyrisme mais en ajoutant par dessus une quantité de goudron et d'hémoglobine insensée, jouant un hardcore metallisé certes mais pas aussi bourratif qu'on aurait peur qu'il soit, car c'est souvent le problème avec ces gens-là : certes, ils sont généreux, mais la purée grumeleuse et sèche, c'est dur à digérer, surtout le soir après quatre pintes de Maximator. Donc non, ici c'est encore assez léger et ça donne envie de danser, de crier, et puis en creusant un peu on se rend compte que le chanteur a l'air d'être un gars phénoménal. Par exemple, il nous explique chez Kerrang que "No Lamb Was Lost" est une chanson dédiée à son chat qui est mort, remplacé par un autre chat (vivant). Il devait tourner le clip avec un chat, logique, sauf qu'ils n'ont pas trouvé de chat. Ils se sont alors dit "on chope un mouton" mais ce sont des têtes de mule, contrairement aux boucs qui eux sont des êtres adorables et bons joueurs. Et qu'est ce qui lui arrive dans le clip ? IL se fait bouffer par des anges, si j'ai bien compris. Brendan Murphy, chanteur et leader du groupe, s'affirme par ailleurs comme bon vivant et prompt à la galéjade mais laisse de temps en temps et de manière croissante exprimer une rage XXL, par exemple quand le petit chat est mort, ou autre ennui qui va servir de sédiment pour faire pousser des morceaux dont les paroles évoquent des champs de bataille divins où l'homme pour ne pas se laisser bouffer par ces enfoirés d'anges devra donc, tel un John Constantine metalcore aiguiser ses lames et autres gros flingues argentés. Cet EP est ainsi bourré de haine fignolée, et saura jouer le rôle de catharsis bienvenue, fortement chargée d'un satanisme désespéré afin de bien agrémenter la fin de l'année civile et vos diverses ablutions en l'honneur de la vie/mort de l'homme-dieu-agneau-sapin triphasé.