Sopor Aeternus And The Ensemble Of Shadows › Alone at Sam's- An evening with...

Sopor Aeternus m’avaient agréablement surpris ces derniers temps en se remettant en question, expérimentant avec le deathrock, du dark ambient même carrément mais là, le groupe revient à son style habituel, ce drôle de rock mâtiné de musique de chambres avec des clochettes partout, des remugles de fanfare funèbre et cette voix aux accents de conteuse maléfique. Car c’est bien de cela dont il est question ici, une sorte de conte d’Halloween divisé en saynètes avec de petits clins d’oeil à Edgar A. Poe (sorti le soir de...). Classique. Agréable. Le disque nous pose très vite l’ambiance, un macabre de dessin animé typique de Tim Burton, où la cruauté infantile se déguste au milieu des bonbons, des jouets cassés et ça marche plutôt bien au départ. On connait la partition mais les arrangements sont efficaces, le chant de Anna Varney toujours aussi prenant. Sauf que… Dix-huit chansons ! La magie opère sans souci au départ, on note même quelques tentatives de renouvellement, ainsi le jeu de percussions d’inspiration légèrement exotique (version vaudou du Nord) du début de ‘The colours’, les claviers plombés de ‘666’; globalement cependant dans l’ensemble, tout cela a déjà entendu. En mieux. Car si ce disque est plutôt efficace en terme d’ambiances glauques (fini les tentations kawaï à la réglisse), il finit par lasser, aucune chanson ne se distinguant fortement du lot, même si aucune n’est réellement mauvaise. Il y a même quelques moments de grâce comme avec le jeu de cornet de ‘Dolls & dead things’, le climat très noir de ‘The great annoyance’, les belles cordes plaintives de ‘Counter: Spell’ mais cet album est beaucoup trop long, avec plusieurs pièces diluées pas forcément utiles. En le réduisant de moitié, nous aurions eu un opus de belle facture aux atmosphères gothiques de choix, ce qui eût été plus sage à mon sens car il faut bien le dire, malgré toute la bonne volonté, la musique ne parvient pas à maintenir l’auditeur/trice en haleine pour un aussi long voyage… C’est un peu comme s’endormir en plein parcours de train fantôme finalement.