‘Il n’existe qu’un seul dieu’, l’ennui, c’est qu’elles sont des milliers de religions à l’affirmer, c’est con. Cette absurdité aura au moins inspiré un excellent groupe quant au choix de son nom. Ces Américains pratiquent un post punk goth à l’ancienne, tribal et puissant, que résume bien la troisième chanson au titre évocateur: ‘Hot blood and rock’n’roll’. Rythmiques punchy, guitares aux riffs acérés (certains sont de vrais régals, ainsi sur ‘Chrome temple’) et un chanteur convaincu et convainquant. Pour autant, le combo nous délivre également quelques pièces plus tranquilles, mélancoliques, sombres, telles que ‘Blue eyed horse’, ‘Cold thoughts, warm hearts’ ou éventuellement le fantastique quoique davantage musclé ‘Erotic elegy’ qui parvient à conjuguer sans lourdeur refrain épique très orienté gothique et couplet plus désespéré. Car là réside l’une des qualité de Rival Cults dans la pléthore de formations du style, outre une conviction affutée, un sens aigu de la mélodie, ils démontrent une capacité à concevoir et interpréter des arrangements audacieux qui rendent l’album et varié et peu propice à la lassitude. Oscillant entre obscurité satanique ('Heraldry'), plaisir électrique pur, brumes mystérieuses, pas question de se complaire dans la grisaille, c’est l’obscurité qu’on affronte, le visage maquillé, la torche au poing car l’important est de vivre intensément, fut-ce au milieu de démons ou de fanatiques.