Vous êtes ici › Les groupes / artistesAA Neon Rome › New heroin

A Neon Rome › New heroin

lp • 7 titres

  • 1Windowsill
  • 2The magical summer of 85
  • 3You should fear us
  • 4Society rag
  • 5Islam
  • 6The prayer
  • 7Cums a wolf

informations

Comfort Sound, Toronto, Canada.

line up

Neal Arbick (chant), Kevin Nizel (guitare, piano), John Borra (basse), Ian Blurton (batterie), Bernard (synthé)

Musiciens additionnels : Ken Bruchell (batterie additionnelle)

chronique

Au lendemain de la sortie de ‘A saucerful of secrets’, Syd Barrett se réveille en 1984 après un méchant trip comateux… Les pensées confuses, la mémoire grillée, il comprend qu’il doit faire de la musique. Il a vaguement le souvenir de morceaux qu’il a écrits mais il sent que le zeigest de cette époque est différent, finies les couleurs chatoyantes, les pilules hallucinogènes, le temps est gris, les jeunes s’adonnent à l’héroïne, même les lumières sont froides… Voilà un scénario possible pour la création de A Neon Rome, une météore aussi fulgurante que la carrière du ‘Crazy Diamond’. Son géniteur, Neal Arbick, se retirera brutalement dans une quête spirituelle quasi monastique (avec voeu de silence) directement à la sortie de leur unique album, ruinant le projet de tournée qui devait suivre; il ne ré-enregistrera que plus de vingt ans plus tard, de la musique pour méditation, ayant écrit un livre de yoga entretemps. Destin moins tragique que celui de Barrett mais un personnage méchamment allumé malgré tout. A Neon Rome, c’est le Pink Floyd de 1968 version Seeds post punk ou Nick Cave and the Bad Seeds jouant du rock psychédélique. Influences psychédéliques certaines donc mais avec une intensité morbide typique du début des 80’s, quelques remugles de progressif quant à la structure des morceaux s’articulant beaucoup sur des montées en tension, des cassures, des longs passages servant de support au chant. Un chant nasillard de gamin arrogant et écorché, complètement habité, aussi bien dans les moments calmes que dans les explosions électriques. ‘New Heroin’ est un disque fascinant, blessé, qui nous piège dans sa tension par des accroches souvent tranquilles (guitare sèche, piano, nappes glacées de synthé) avant de laisser monter le ton. Parfois le groupe laisse éclater sa rage électrique comme sur l’excellent ‘The Prayer’ avec sa rythmique militaire, son mur de guitare et son chant possédé. Cassure au milieu, tension croissante soutenue à l’orgue, avant un final explosif complètement hors de contrôle. Jouissif. Le bouleversant ‘Islam’, moins rapide et exubérant va néanmoins nous porter sur plus de dix minutes, comme une version post punk de ‘The end’ des Doors. Au delà de l’aspect allumé de la voix, on la sent renfermer des émotions profondes, complexes et meurtries, ce mec avait clairement l’étoffe d’un grand. Les autres ne sont pas en reste non plus, la rythmique est merveilleuse de précision, les arrangements sont riches, parfaitement équilibrés avec tensions sous-jacentes subtilement amenées, des coups d’éclats jamais bordéliques… Une fulgurance qui fait de cet album un presque OVNI culte. Qui jouait du rock psychédélique progressif, même à la sauce post punk au milieu des 80’s ? Un truc hors du temps dont on ne se lasse pas.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le samedi 7 décembre 2024

Dans le même esprit, Shelleyan vous recommande...

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "New heroin" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "New heroin".

notes

Note moyenne        1 vote

Connectez-vous ajouter une note sur "New heroin".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "New heroin".