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Human Impact › Human Impact
- 2020 • Ipecac recordings IPC215 • 1 CD digipack
cd 1 • 10 titres • 41:43 min
- 1November
- 2E605
- 3Protester
- 4Portrait
- 5Respirator
- 6Cause
- 7Consequences
- 8Relax
- 9Unstable
- 10This Dead Sea
informations
line up
Chris Pravdica (basse), Phil Puleo (batterie), Chris Spencer (chant, guitare), Jim Coleman (claviers, programmation)
chronique
"Unsane + Cop Shoot Cop". Le sticker disait vrai. Au contact de ce Human Impact sorti en plein début de pandémie mondiale, on se rappellera à la fois d'Occupational Hazard (les couleurs sûrement - ou "Unstable") et de Release aussi pour l'aspect rouille compacte... Et pourtant, comme le chantait l'arménain, ce "super-groupe" ne se résume pas à une simple superposition de deux musiques, la fusion des gros bouts de line-up culte bien crantés et dentelés donne quelque chose de sensiblement différent, une saveur nouvelle, assez bien incarnée par un enchaînement comme "Respirator"-"Cause", la dernière laissant entrevoir une émotion brûlante, peu commune chez ces auteurs. Human Impact mêle familières effluves et fraîcheur d'expression noise/post-hardcore, et ces mecs de soixante piges qui reviennent dans le pit, sont déter à sécher du jeune, autant qu'à jouer leur son à eux. Avec une section rythmique imparable comme cœur nucléaire. Human Impact rôde dans les ruines fertiles des années 90, à sa façon, rustre, montée sur pneumatiques, new-yorkaise jusqu'au bout des boulons - avec un détour à la campagne pour vider le coffre façon Visqueen (la plus country "Portrait"). Ce rock énervé, puissant, artisan, est signé Spencer & Puleo, affectueusement... enfin, façon de parler. En tout cas ça me cause bien plus que le pétard mouillé Uxo, où deux forces extrêmes de l'alternatif extrême s'annulaient mutuellement. Parce qu'il manquait de la percussion qui tue peut-être ? Ici, Phil Puleo fait vraiment des merveilles, si vous aimez les roulements de batterie implacables qui dressent les poils, vous allez en bouffer par cantines militaires. On pourra parfois se dire "tiens si y avait pas un pouet-pouet de trompette ici des fois pour appuyer le boost, un peu de cuivre pour chromer tout ça"... au moment où intervient "Consequences". Notons en chroniqueur consciencieux que le blase du groupe, et la présence de titres comme "E605" (terrible !) suggèrent une influence écologiste. Je ne suis pas aller vérifier plus avant, mais ça contribue au charme particulier du projet, au même titre que sa vertigineuse pochette à la Mann-Nolan, qui vous plonge dans la ville inversée comme pour dire "regardons de l'autre côté de cette belle civilisation". Il y a du sale dans l'humain, on le sait, et le béton épais rend un écho particulier à ce constat éternel... Imaginez un Unsane en plus rampant et retors, donc, à la fois biscornu et fluide, avec un Chris Spencer quasiment obligé de crooner par moments, en tout cas qui prend son temps et semble avoir jamais été aussi expressif, avec du "act like you care" par-ci, et du "you won't say no" par là. Tout ça est appréciable, solide, paré aux réécoutes, et permet de découvrir sous un autre éclairage notre hurleur à casquette mâturé en huile de vidange et hémoglobine. Ici la casquette est tombée, le chauve est libéré, le crâne brille sous le néon du garage, y a comme un goût d'exécution par des pros. Avec méthode et efficacité. Le sang a séché, les murs grondent, les rides se confondent avec les cicatrices, dans le ballet des ombres. Une ambiance à couteaux tirés, urbaine à en crever, ferreuse, hivernale, d'un thriller prolétaire plus tendu qu'un câble du Brooklyn Bridge, qui finira par une bastos anonyme et une image de container qui se referme. Du beau boulot, par des hommes de main experts et grisonnants qui continuent d'aller au charbon. Parce que c'est ce qu'il savent faire. Parce que ce Human Impact, au fond, ça n'est que ça : du savoir-faire en barre.
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commentaires
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- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
Bouais... le dernier Oxbow date de 2023 et de fait, 24 aura été l'année du sabordage.
- Giboulou › Envoyez un message privé àGiboulou
Et Oxbow, bien sûr
- Giboulou › Envoyez un message privé àGiboulou
En parlant de Gone Dark - qui sonne quand même plus Unsane-canal-historique que celui-ci - sorti cette année, je me disais que, quand même, en 2024, les groupes de ma jeunesse chérie sont encore bien cools : the jesus lizard, swans, ce groupe ou encore le shellac sorti juste avant le décès d’Albini. Bon cru.
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Faudrait vraiment que je réécoute Gone Dark, parce que merde, Jon Syverson... Mais PUTAIN, se débarrasser de CE batteur ! C'est lui (et Coleman) qui porte le disque dans sa dimension paranormale.
- Note donnée au disque :
- moustache › Envoyez un message privé àmoustache
De souvenirs il était sorti juste avant ou au début du COVID. Au vu de la pochette et des noms de titres ça lui donnait une saveur particulière.
- Note donnée au disque :