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The Church › Eros Zeta and the perfumed guitars

cd • 15 titres

  • 1Realm of minor angels
  • 2Pleasure
  • 3Amanita
  • 42054
  • 5Manifesto
  • 6the immediate future
  • 7Sublimated in song
  • 8Song 18
  • 9The weather
  • 10Korea
  • 11Song from the machine age
  • 12Sleeping for miles
  • 13Last melody
  • 14A strange past
  • 15Music from the ghost hotel

informations

Spacejunk, Brooklet Recording, Sydney, Australie; Damien Gerard Studios, West Gostford, New Wales, Australie; Communicating Vessels, Birmingham, Alabama, USA; Eastwest Studios, Californie, USA; Real World Studios, Box, Wiltshire, Angleterre; Studio 606, Los Angeles, Californie, USA.

line up

Steve Kilbey, Ashley Naylor, Ian Haug, Jeffrey Cain, Timothy Powles

Musiciens additionnels : Amanda Kramer (piano piste 14), Nicolas Meredith (batterie additionnelle), Brad Timko, Jebin Bruni (synthé piste 14)

chronique

C’est ahurissant comme The Church traversent les époques, sans ciller, sans chercher à réellement coller à l’air du temps. Un peu comme The Fall dans un registre bien différent. Le genre de combo dont les disques demeurent des balises, des repères stables dans un monde parfois un peu dérangé. Et puis ce nom, ces thématiques, mystiques, spirituelles, très goth au final pour un projet qui ne salue le genre toujours que de loin mais régulièrement alors qu’il se présente plutôt comme une formation rock à songwriting classique… Tout en en bouleversant imperceptiblement les codes, comme la new wave questionnait ceux de la pop. Un combo dont on n’attendait certainement pas un nouvel opus et pourtant…’Eros Zeta and the perfumed guitars’ s’inscrit en complément de ‘The Hypnogogue’, un univers onirique, trouble, volontiers futuriste, un monde dont la chatoyance possible évolue dans le gris commun à The Church. Dès les premiers accords de ‘Realm of minor Angels’ (ces mecs savent trouver des titres qui tuent), nous sommes accueillis par une mélancolie cotonneuse propre aux Australiens mais tellement riche dans l’arrière-plan (la complémentarité entre lignes d’orgue et les accords acoustiques est à tomber). Et puis, le chant de Steve Kilbey, parlons-en; voilà le mec au timbre de prime abord peu expressif mais dont on réalise après 27 albums à quel point il est en réalité ultra charismatique mais d’un charisme discret plus proche d’une aura, de ceux qui n’ont pas besoin d’en faire des tonnes puisque leur portée est évidente. Certains tempi lents, la mélancolie ouverte laissent parfois poindre des parallèles avec le dernier album des Cure mais là où ce dernier se dévoile sans subtilité, poisseux, ‘Eros Zeta and the perfumed guitars’ s’avère au contraire subtil, riche, empli de surprises, de rebondissements tranquilles, de légères pointes grinçantes (les grattes de ‘Amanita’) sans que ne se trouble cette impression de luxuriance opiacée voilée de gris. Une forme de forêt vierge spontanée à partir de bases souvent dépouillées qui croît, se démultiplie en feuillages inconnus. Niveau ambiances et mélodies, le groupe n’a jamais été si bon; concernant les agencements aussi. Quinze chansons dont le volontiers expérimental ‘A strange past’ de presque dix minutes sans pourtant que ne se dégage le moindre sentiment de longueur ou d’ennui, chapeau ! The Church corrigent de ce point de vue les quelques ‘faiblesses’ du précédent. Le splendide ‘Manifesto’ se rythme d’une batterie simple mais claquante, d‘orchestrations quasi folk mais ultra punchy et jouées version cold, une bonne pause avant trois compositions nettement plus mid-tempo mais non moins prenantes dans leur ascension vers les nuages. ‘Korea’ va plus loins encore en se dissolvant dans un éther artificiel aux cloisons de givre… Pas question de se complaire dans la vapeur, ‘Song from the machine’, sa rythmique tribale, ses guitares menaçantes amorcent quelque chose de plus noir mais rien ne dure jamais chez ces filous d’Australiens puisque ‘Sleeping for miles’ replonge dans un côté Lou Reed. Pas question pour autant de fin de disque poussive, le ver est dans le fruit, ‘Last melody’ avec sa tristesse inquiète, ses nappes de synthé confirme… Incroyable le doigté de cette production et des arrangements; à lui tout seul, ‘A strange past’ pourrait résumer le contenu de l’album en nous emmenant en terrain connu avant de laisser l’ombre, les accords inconfortables mais pas trop, les bruits étranges prendre le dessus pour partir dans un délire onirico-pschédélique retenu ce qui le rend d’autant plus mystique et prenant. Audace suprême, un instrumental bizarre et ambient au titre parfaitement adapté en guise de conclusion, qui nous laisse sans réelle explication car il n’y en a pas… Comment résumer avec des mots humains ces états de grâce ? Le chef-d’oeuvre de The Church après quarante ans de carrière ? Un des en tout cas… 5,5/6

Très bon
      
Publiée le lundi 2 décembre 2024

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allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Une fois de plus Shelleyan nous signale des pépites cachées, cela faisait un moment que j'avais laissé tomber The church, trop inégal, mais là, quelle merveille d'album totalement inattendu.

Note donnée au disque :       
Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

A Strange past est d'une classe sans effort