Inquisition › Veneration of medieval mysticism and cosmological violence

Inquisition est quand même un groupe à part dans la scène, à la carrière en montagnes russes et tout simplement improbable. Quand j'ai découvert le groupe en 2003, j'ai été scotché par leur style unique et leur son à nul autre pareil. Je n'ai jamais compris comment un tel groupe au style si perché avait pu devenir l'un des groupes les plus en vogue de la scène black metal. Et quand ils se sont fait virer par Season Of Mist, je ne donnais pas cher de leur peau honnêtement. Retourné dans l'anonymat de l'underground, ils ont trouvé refuge chez les Polonais d'Agonia Records et après un premier album chez eux honnête, ils reviennent en 2024 avec ce "Veneration of medieval mysticism and cosmological violence". Ce qui frappe à l'écoute de ce disque, c'est la qualité de l'inspiration qui se dégage des morceaux de ce disque. Inquisition n'a pas changé son fusil d'épaule. On reste dans cette atmosphère mystique et aérienne qui a toujours fait la particularité du duo. Dagon chante toujours de la même manière, à la Abbath. On a d'ailleurs de nombreux morceaux que n'aurait pas renié Immortal (la principale influence du groupe), à l'image de "Memories within an empty castle in ruins". On a toujours ces arpèges magnifiques, très norvégiens, nous donnant l'impression de nous retrouver en pleine forêt enneigée, mais aussi ces plages de guitares amples, agressives et à la fois aériennes qui nous font littéralement voyager dans le cosmos. On sent toujours ce souci du détail pour proposer une musique à la fois brutale et raffinée. Tout ce joue dans ces contradictions et ces contrastes chez Inquisition. Il y a cette musique grandiose, majestueuse, mais simplement jouée en duo, ou bien ce style alliant la brutalité du black metal et ces envolées atmosphériques pleines de mélodies et de mysticisme. Inquisition nous fait voyager, c'est indéniable avec ces phrases musicales à la guitare, aidée par de discrètes nappes de claviers, qui nous transportent littéralement au fin fond du cosmos. Ce retour dans le monde underground s'accompagne aussi d'une production peut-être un peu moins puissante et profonde que celle présente sur les albums sortis par Season Of Mist, "Obscure verses for the multiverse" et l'énorme "Bloodshed across the empyrean altar beyond the celestial zenith". Le seul regret ici, c'est que la deuxième partie de l'album est légèrement poussive. J'aurais aimé un disque un peu plus court et avec moins de titres car j'ai le sentiment que cela tourne un peu en rond et que les dernières pièces sont moins intenses que les premières. "Veneration of medieval mysticism and cosmological violence" n'en reste pas moins un album hautement recommandable du duo, que je préfère au précédent, et qui prouve à nouveau qu'il faut compter sur eux dans le paysage musical.