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Cop Shoot Cop › White Noise
- 1991 • Big cat records ABB29 • 1 CD
cd • 12 titres • 39:56 min
- 1Discount Rebellion
- 2Traitor/Martyr
- 3Coldest Day Of The Year
- 4Feel Good
- 5Relief
- 6Empires Collapse
- 7Corporate Protopop
- 8Heads I Win, Tails You Lose
- 9Chameleon Man
- 10Where's The Money?
- 11If Tomorrow Ever Comes
- 12Hung Again
informations
line up
Tod A. (chant, basse, guitare), Jack Natz (basse, voix), Phil Puleo (batterie, percussions), Jim Coleman (sampler, bandes)
Musiciens additionnels : J. G. Thirlwell (mix), Kiljoy (voix), Hugh Foley (voix)
chronique
Neige télévisuelle : nom populaire du bruit blanc. Je me souviens que gamin, il m'arrivait de rester à fixer devant cette "neige" cathodique pendant des minutes, et d'y voir toutes sortes de formes, passées les immanquables larves surexcitées se tortillant, ou une silhouette marchant de part en part de l'écran. Ou ces voltigeurs qui échappaient à mon contrôle visuel-mental. Cop Shoot Cop eux aussi, échappent... Et ce malgré leur puissance. Qu'on les classe dans le noise rock ou le rock industriel, ces mecs étaient tout de même un authentique ovni même pour la scène alternative. Un feeling, un groove unique. Un son immédiatement reconnaissable, rouillé et charnu, métallique mais de façon plus grasse qu'un Big Black, une rouille gouailleuse. Une façon de tabasser comme un croisement de Foetus et The Jesus Lizard, MAIS pas que, bien sûr, les choses ne sont pas aussi simples... "Who was smarter, Jesus or Judas, The Martyr or The Traitor ?" Cop Shoot Cop colle au cortex. Le côté Jello Biafra/Danny Elfman de Tod Ashley s'exprimant par exemple sur "Discount Rebelion". Tout ce côté parodie tragique aussi. "Coldest Day of The Year" exprimant quant à elle à plein ce fier côté Jim Thirlwell, sur fond de mouches à merde cybernétiques et de bulletin météo cramé. "Feel Good" tente de surpasser, en plus funky... et ça marche ! "Relief" raide comme du Ministry joué sur fond de sirène nauséeuse en casse automobile, avec un sample à la Public Enemy. Toute une époque ! "Empires Collapse" qui la joue musique de fin des temps, à grands fracas de tôle et chant de Castafiore de l'apocalypse. Dans la suite y a du poker assassin, et de la ligne de basse de serial killer ("Chameleon Man", la version CSC de "L'Opportuniste" de Dutronc ?) La créativité bat son plein, jamais sa coulpe, d'aller dans tous les sens et de bifurquer dans le chaos, car elle reste ancrée à une armature féroce. Un drame des rues, furieusement rythmé, rythmique, rythmiquement imparable, ultra-mécanique autant qu'ultra-tribal. Percussif et percutant. Jusque dans les bulles de BD qui surgissent comme des AVC. Violence fun. "Corporate Protopop" souligne un esprit sarcasticosatirique que je rapprocherais de Robocop... parce que Cop Shoot Cop, c'est un peu le groupe de rock parfait né dans l'univers d'un Verhoeven old school : tu sens la grosse ironie, la satire politico-sociale... mais en version SALE. Organique mon gars. Cartoon violent. Comédie pas drôle qui va te laisser avec un gros os cassé. De la rouille sous les ongles, des cordes qui frappent et une batterie qui tricote. "If Tomorrow Ever Comes" en tube désespéré en bout de course, au dernier degré de danse éthylique et de lucidité cosmique. CSC c'est ce groupe qui vous brasse à tabac, à grands coups de quatre-cordes dans les six. Cling-Clang Kabawong ! Alors retenez bien ce nom, ce nom qui coupe bien. Cop/Shoot/Cop.
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- Procrastin › Envoyez un message privé àProcrastin
Wow, ça me cause dur ça! Tout à fait ce dont j'ai besoin, à la fois galvanisant et purgatif. Merci pour la redécouverte!
- Gouzi › Envoyez un message privé àGouzi
Quand j'ai entendu ça en 91, dans l'émission de Bernard lenoir ( France Internationale ), ça m'a marqué, au point que je l'ai enregistrée d'une part, et retenu le nom. tellement même que 30 ans après, cette chro qui passe sur GOD ne m'a pas échappé.
Bon, sensation d'époque: du brut de décoffrage, à fleur de peau, sans concessions, avec une originalité évidente. Difficile de faire un rapprochement, quand j'ai entendu ça, au vu de ma culture de l'époque. Et avec le recul du gavage de l'ère internet, je dois dire que ....ben, ça reste presqu' aussi original, si ce n'est, relativisé à ma culture, les Swans
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
On a en effet tendance à le mettre au-dessus, parce que c'est à la fois un des pères fondateurs, et totalement à part. A cheval entre Foetus, Unsane, Grötüs, Big Black... "Singulier", quoi.
- Note donnée au disque :
- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
On peut relativiser, je te l'accorde. Ce que je veux dire surtout, c'est que ceux qui aiment, mettent souvent ce groupe au dessus de beaucoup d'autres. Une référence quoi.
- jacques d. › Envoyez un message privé àjacques d.
Beaucoup, beaucoup... Euh, "beaucoup de fascinés" (point trop n'en faut tout de même) qui tiendraient au mieux dans une salle des fêtes d'un gros bourg, ça fait peu quand même au regard, mettons... des afficionados de l'œuvre de the Cure (pour ne citer qu'une des formations ayant occupé l'actualité polémique de la rubrique commentaires d'ici ?!). Sensibles à plutôt que fascinés ?