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James White and the Blacks › Off White

cd • 14 titres • 75:00 min

  • 1Contort Yourself (August Darnell Remix)6:15
  • 2Contort Yourself3:08
  • 3Stained Sheets5:50
  • 4(Tropical) Heat Wave3:52
  • 5Almost Black Part 13:17
  • 6White Savages4:52
  • 7Off Black6:28
  • 8Almost Black Part 23:58
  • 9White Devil4:36
  • 10Bleached Black2:51
  • Bonus de l'édition CD
  • 11Christmas with Satan10:00
  • 12Don't Stop Till You Get Enough (Live)6:35 [reprise de Michael Jackson]
  • 13Disposable You (Live)6:05
  • 14Exorcise the Funk (Live)6:41

informations

Enregistré par Bob Blank aux Blank Tape Studios, NYC, à l'automne 1978. Christmas wiht Satan enregistrée en 1983 au Big Apple Studio en 1983.

La version chroniquée est la réédition digipack ZE Records de 2004. En plus d'ajouter quatre morceaux bonus à l'originale, cette version du disque scinde en deux parties, séparées par deux autres plages, le titre Almost Black, d'un seul tenant sur l'édition LP d'origine. Elle ajoute également une autre version du morceau Contort Yourself.

line up

Adele Bertei (piano électrique sur Contort Yourself, voix sur Almost Black), Don Christensen (batterie), Vivienne Dick (alto sur White Devil), Jody Harris (guitare), Kristian Hoffman (piano sur Stained Sheets et (Tropical) Heat Wave), Lydia Lunch (voix sur Stained Sheets, guitare sur White Devil), Ray Mantilla (congas sur (Tropical) Heat Wave), Pat Place (guitare slide), Robert Quine (guitare sur Off Black et Almost Black), George Scott (basse), James Siegfried (James Chance) (voix, saxophone alto, orgue sur White Savages ; piano sur Christmas with Satan), Paul Colin (saxophone ténor sur Almost Black), Anya Philips (voix lead sur (Tropical) Heat Wave et Almost Black, chœurs sur Contort Yourself)

Musiciens additionnels : Chris Cunningham (guitare sur Christmas with Satan), Cherie Marilyn (chœurs sur Christmas with Satan), Robin Marlowe (chœurs sur Christmas with Satan), Luther Thomas (saxophone baryton sur Christmas with Satan), Rodney Forstall (basse sur Christmas with Satan), Ralph Rolle (batterie sur Christmas with Satan), Jerry Agony (guitare sur Christmas with Satan), Robert Aaron (saxophone ténor sur Christmas with Satan), Bruce Purse (trompette sur Christmas with Satan)

chronique

Les deux versions de Contort Yourself – données en ouverture successivement sur la réédition CD – posent bien l'ambiance, énoncent l'idée, contradictions et cohérence incluses. Le remix/edit par August Darnell – alias Kid Creole – d'abord. Du pur disco déviant made in ZE Records – chœurs sucre-glace et gloss décadents, traits de sax free et cocottes funky, le tout étiré sur plus de six minutes. Puis la version – originale ? – asséchée, réduite à l'essorage, avec grattes no-wave encore groovy mais toute-cassées, dissonantes, le même sax criard et la voix cette fois complètement arrachée de James Siegfried/Chance/White, qui crache son prêche crétin à la gloire de la convulsion et de l'oubli dans le bruit blanc, par-delà le bien et le reste (la douleur et le plaisir, les lendemains de cuite/descente et les accès de montée décérébrée etc.). Paillettes ou craie, ça reste tendu, rêche, teigneux. Soude ou champagne, c'est encore sexy, sexuel, fête sensuelle. C'est tout ? C'est James. C'est comme ça. « C'est bien », quand ça donne de tels morceaux.

Et par ailleurs... C'est aussi, je trouve, la limite de la chose – du gars, de sa musique. Le type, je crois, assumait parfaitement le côté caricatural de son personnage - « larger than life » dans ses costumes étriqués, tiré toujours à quatre épingles mais complètement lâché dans le jeu (sur son instrument, au micro, sur scène, aussi). Le mec, apparemment, vivait le truc au plus proche de ça, s'investissait dans le rôle jusqu'au bout – Anya Philips, à l'époque manageuse et partenaire dudit, raconte qu'il finissait presque immanquablement ses concerts de cette époque avec le nez en sang, désireux qu'il était d'incarner à tout prix l'emmerdeur ultime, à provoquer, insulter les spectateurs jusqu'à ce que l'un ou l'autre craque... Mais taillé, de fait, comme un cure-dent, et pas armé pour répliquer quand un.e punk carré.e ou un trader à fond de coke décidait qu'il fallait que ça cesse. Super-macho-boy aux os de caille. Blanc-bec raide comme la bible-belt qui décide de se renommer ce coup James White – en référence à James Brown, parce que... Vous l'avez ? Vous l'avez. Et son groupe, cette fois, ce seront The Blacks – dans cette version là, celle du disque, ça fait farce aussi, vu le teint hâve de la plupart d'entre eux/elles, et leurs pedigree très peux Motown/Stax/etc. (sur scène, en revanche, il est arrivé que The Blacks soient constitués de membres de Defunkt et autres habitués du groove « harmolodique », post-Ornette Coleman et cie. – on peut voir ça par exemple dans une scène fantastique du film Downtown 81, où James joue son Sax Maniac en cette compagnie...). Bref, il faut admettre que par moments, ici, ce parti-pris « blagues disruptives en tir serré » et rock'n stupre'n marave peut déboucher sur des moments un poil... Lourdingues. Stained Sheets, par exemple – avec Lydia Lunch qui ne fait que gémir (et ça sonne aussi vrai que dans un film de Richard Kern ou n'importe quel porno-trash...) et White qui la joue Grand Mâle Distant Alpha. Ça fera sourire une ou deux fois, si on goûte ce registre. Ça peut, à part ça, devenir assez vite pénible. Ah et puis Almost Black. White, quoi, il est « presque black ». Non mais rapport à... Vous savez bien. Son Gros... Sax Chauffé à Blanc, quoi ! (Ah ah, qu'est-ce qu'on se marre, hein ?). Sauf que.

Sauf que oui, Almost Black, grivoiserie bien surlignée ou pas, c'est un sacré machin, dans le genre bruit qui danse, démis de partout mais méchamment catchy. Comme White Savages, dans un registre plus... Violent, speed, agressif, mordant. Sauf que oui, en parlant d'Ornette : Almost Black, justement, ça ne choque pas vraiment, ça ne casse pas la coulée, enchaîné derrière l'un ou l'autre morceau du Coleman de cette époque – un truc tiré de Body Meta ou Dancing In Your Head. C'est plus fruste, c'est vrai, ici, les musiciens n'ont sans aucun doute pas (tous, du moins) le même niveau technique mais... Un truc passe, de ce monde – de ce New York hors-champs – à l'autre. Un courant – du genre galvanisant. Et puis White Devil (oui... il y tient, à décliner le concept) ou Bleached Black (…). Tout est trop plein et disparate – et c'est ce qui fait que ça prend, l'absence de mesure, de précaution, complètement en roue libre et maniaquement concentré sur sa tâche, son furieux ouvrage. Tout ça faisant aussi que voilà, tension encore : James White, et ce disque, j'aimerais adorer. Et que cet et album, que James Siegfried... Ça me reposerait, parfois, de les détester, de ne pas du tout accrocher, ça m'éviterait d'y revenir et de me rappeler ce qui m'irrite, entre les bouts dont je me réjouis. C'est une zone de non-aise, ici. De fait, voilà, avec moi : «  il a réussi son coup, le salaud » !

(PS : « et les bonus » ? Eh bien ça vaut le détour. White en crooner qui chante Noël avec Satan sur fond de chœurs – cette fois encore – bien Kid Creole/Coconuts et fanfare « Aylerienne », c'est n'imp' et c'est marrant, et c'est pas mal brillant. James qui massacre du Michael Jackson façon train emballé, c'est à s'envoyer au moins une fois. Et globalement, ces prises live, ça pose, ça laisse à deviner une atmosphère – mais je préviens : niveau prise de son, rendu sonore, c'est assez moche. Ça fait partie du jeu... On poussera jusque-là ou on stoppera à White Devil, au choix. On a toujours le choix, chez ces zigotos là – tant qu'on garde à l'esprit de ne pas les quitter plus d'un instant des yeux).

Bon
      
Publiée le mercredi 27 novembre 2024

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    mais ouiiiii !