Dio › Dio's inferno - The last in live

En 1998, Ronnie James Dio fête ses 40 ans de carrière. Cela peut paraître anecdotique en 2024 pour un artiste évoluant dans la sphère hard rock/metal, mais au vingtième siècle, c'était incroyable. Imaginez un peu que le lutin américain a débuté sa carrière musicale en 1958, près de 20 ans avant qu'il n'explose avec Rainbow. A cette occasion, il sort un album live, le premier de sa carrière solo (si on omet l'EP "Intermission" partiellement live), double qui plus est, issu de sa dernière tournée. Enregistré entre fin 1996 et début 1997 pendant la tournée promotionnelle d'"Angry machines", il est considéré comme un album moyen, les fans ayant été déçus par l'aspect plus moderne de cet album et dont les accents des années 90 se retrouvent ici. Personnellement, j'avais plutôt bien aimé ce disque et ces sonorités ne me gênent pas beaucoup ici. L'album est peut-être plus noir et agressif, mais cela renforce la profondeur de ces morceaux, toutes périodes confondues. Mais je peux comprendre que l'aspect parfois un peu poussif peut rebuter, avec notamment un son de batterie particulièrement mis en avant. Pour le coup, la version de "Mistreated" n'est pas bien mise en valeur, trop lente et lourde, dans le mauvais sens du terme. Mais à l'opposé, "Don't talk to strangers" par exemple est particulièrement mise en valeur ici, l'une des meilleurs versions que j'ai entendues de ce titre, énergique, puissant, noir, intense. Le deuxième CD fait la part belle aux hits de Ronnie et c'est quand même un best of live de qualité, ne boudons pas notre plaisir, d'autant plus qu'il ne s'agit que du premier témoignage live de la carrière du groupe, ne l'oublions pas. Le final sur "We rock" est quand même génial ! Alors oui, il peut manquer par moments de subtilité ou de touché, c'est certainement ce que les fans ont retenu, mais le résultat n'en reste pas moins de bon niveau. On sort un peu de l'ambiance du heavy metal des années 70 et 80 mais cela correspond à l'évolution de la carrière de Dio et franchement, je préfère cela à ce qu'il faisait au début des années 90 (que ce soit en solo ou avec Black Sabbath). Avec un tel live, il montre comment il fait évoluer sa carrière et comment il adapte les classiques qu'il a (co-)écrits aux nouvelles sonorités. Sans être un album live indispensable, il n'en reste pas moins un bon témoignage du groupe à l'époque, après son escapade chez Black Sabbath. Ronnie nous montre qu'il est tourné vers l'avenir et qu'il a bien su s'adapter avec ici des versions dépoussiérées de ses morceaux les plus emblématiques.