Deep Purple › Whoosh!

Bien évidemment, "Infinite" n'allait pas devenir le dernier album de Deep Purple, c'était un leurre. Trois ans plus tard, en pleine crise Covid, le groupe britannique sort un nouveau disque, bizarrement intitulé "Whoosh!". Rien de nouveau sous le soleil, je pourrais presque faire un copier-coller de ma précédente chronique du groupe, ou celle de "Now what?!", tellement Deep Purple poursuit son bonhomme de chemin de manière immuable. "Whoosh!" est un disque de vieux rock, plein de groove, posé, avec un véritable talent dans l'exécution mais manquant cruellement d'inspiration. On est loin des quelques expérimentations mélancoliques que le groupe nous avait proposées une quinzaine d'années plus tôt. J'ai l'impression d'entendre un ersatz de ce qu'ils produisaient à la fin des années 80 et au début des années 90. On retrouve le même son, les mêmes évolutions de morceaux, un Ian Gillan bien posé, sans forcer sur ses capacités vocales. Il y a de belles mélodies, des moments qui te font bouger tranquillement, mais au final, rien qui ne reste impérissable dans la carrière du groupe. Et pire, je trouve qu'il n'y a pas comme sur les albums précédents quelques titres qui sortent véritablement du lot. Si le groupe devait sortir un best of de 15 titres de leur carrière entre 1984 et 2020, je ne suis même pas sûr qu'on puisse en sélectionner un de cet opus. Pourtant, il n'est pas mauvais, "Drop the weapon" ou "We're all the same in the dark" s'écoutent facilement, "The long way round" est un bon morceau, avec une bonne dynamique et une rythmique énergique et "Man alive" est un bon final, aventureux avec de belles parties progressives (je considère la nouvelle version d'And the address" - le tout premier titre de leur tout premier album de 1968 (!) - comme un bonus track). D'ailleurs, en parlant de bonus track, il y a un dernier titre, "Dancing in my sleep" (inutile et avec des relents modernes inintéressants), considéré en tant que tel, mais présent sur toutes les versions de l'album !! Deep Purple n'a plus grand chose à prouver certes, mais il est indéniable que leur fin de carrière est particulièrement poussive. Aucun de ces titres ne rivalise avec leur âge d'or des années 70. Un titre comme "Nothing at all" est un bon exemple d'un morceau niais, bien exécuté avec de bonnes idées mais avec une mélodie et des leads de guitares chiants. Je ne suis définitivement pas fan de Steve Morse au sein de Deep Purple. "Whoosh!" est un album qui s'écoute, loin d'être mauvais, plus soft que les précédents, avec de bons musiciens, mais qui n'apporte rien. je le trouve même moins bon que les deux albums précédents. La réinterprétation d'"And the address" est une idée du producteur du groupe, Bob Ezrin, afin d'inclure un clin d’œil au cas où il s'agirait du dernier album studio du groupe. Quelque chose me dit que ce ne sera pas le cas... Le successeur ne se fera d'ailleurs pas attendre...