Blue Öyster Cult › Ghost Stories

Oh, la pas belle bleue ! Vous savez comment on dit "rendre l'âme" en anglais ? "Give up the ghost"... Une belle chanson de Clutch, c'est à ça que ça me fait penser, c't'expression. Pas à un amas de miettes vendu comme nouvel album. Un ultime disque ? Non, un dernier tour de piste en forme d'album-photo qui fait de la peine. Une triste conclusion de carrière à base d'inédits pas du tout nécessaires, compilés-remixés pour faire les poches du nostalgique, entamée par un rock "façon BÖC" bien bancal, le semi-simili-tube "Late Night Street Fight", qui aurait pu figurer sur Mirrors. Qui me fait dire que Curse of The Hidden Mirror aurait vraiment dû être la der des ders. Avec l'aide de l'intelligence artificielle on fait des merveilles. De l'oignon véreux de MacCartney et d'un programme à la Elon Musk est sorti un nouveau titre des Beatles en 2023. Mais là non, c'est visiblement 'de l'époque'. Alors pourquoi ça sonne autant en 2D ??? L'intégralité des morceaux présents dans ce Ghost Stories datent d'entre 1978 et 1983, donc. Des titres recalés, et on comprend pourquoi à l'écoute. Rien à sauver ici, sinon peut-être la guitare hantée de "So Supernatural", qui pourrait être une ballade grunge-retro à la "Black Hole Sun". Ou la Supertramp Cult "Don't come Running to me", mais vite fait. Ou la beatlesienne "If I Fell". Très vite fait. Éventuellement la reprise de MC5. Ou pas. Quelques passages Springsteen du pauvre. Même si on peut allègrement préférer cette petite collection rock-pantouflarde, ringarde à mort (purée "We gotta get out of this place" !!), au prétentieux The Symbol Remains, parce qu'il y a ici une patine vintage qui fait un peu illusion, à défaut de compositions mémorables... Ringue, raplapla, plan-plan, gland-gland, tel est ce point final d'une discographie riche en intrigues, en fantastique, en mystique, en mélodies, en paroles cryptiques, en solos provenant d'une autre dimension. Ici les fantômes se font chier à mort. Les chansons sont cheesy, et le fromage est innocent. Les fonds de tiroir ont rarement été aussi ennuyeux. La vieillesse qui regarde dans le rétro, vise à côté. C'est raté. "Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière".