Cette fois, y a basta, comme disait l’autre, j’ai été trop indulgent. Le nouvel album de Rosetta Stone est comme les derniers, sec et dépouillé avec une boîte binaire limitée à grosse caisse, caisse claire, un charleston… On a l’impression qu’elle a été programmée pour une heure tant les tempi s’écoulent sur la même fréquence d’un morceau à l’autre. Aucun roulement, aucun coup de cymbale ou je ne sais quoi qui romprait la monotonie de la petite machine; pas d’intro, de break spectaculaire, d’outro pour casser cette fichue flatline. Idem pour le reste, chant neutre, sympa certes mais sans passion, sans effet particulier, des lignes de guitare cristallines pompant encore et encore les structures de ‘Alice’ des Sisters… Attention, je ne dis pas, certaines mélodies sont sympathiques mais on les connait par coeur. Dans ce dépouillement clinique, la basse de Karl North manque cruellement puisqu’il faut bien se la jouer nostalgique. Comment ça ‘il faut’ ? Hé bien oui, tout le fonds de commerce récent du groupe repose sur le souvenir d’un Rosetta Stone arrogant et conquérant qui revendiquait fièrement son étiquette goth rock à l'orée des 90's. Nous en sommes désormais à des années lumières. Le plus grave n’est pas là, après tout chacun est en droit d’évoluer, le plus révoltant dans tout ça est qu’avec une bonne production et un vrai travail de studio, il y avait de quoi faire quelque chose. Pas un chef d’oeuvre certes mais un vrai disque parce qu’il faut bien crever l’abcès: ce qu’on nous vend comme des albums depuis quelques temps ne sont en fait que des démos de très bonne qualité et certainement pas des oeuvres abouties, emballées dans un beau digipack ou non.