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Rue Oberkampf › Liebe
- 2022 • Young and cold YCR/100 • 1 CD digipack
cd • 8 titres
- 1Hope and fear
- 2Happiness
- 3Somebody else
- 41994
- 5Control
- 6Rise
- 7Lou et Noah
- 8Blanc poney
extraits vidéo
informations
line up
Julia de Jouy, Damien De-Vir, Michael Mair
chronique
Une boîte est peut-être ironiquement l’endroit idéal pour se poser des questions existentielles… N’est-ce pas pour cette raison qu’on y boit énormément ou qu’on prend des substances ? La danse n’est-elle pas réputée dégager ce pouvoir de libérer l’esprit ? Comment imaginer meilleure place qu’un dancefloor pour s’abstraire des réalités matérielles ? Mais sommes-nous prêt/es à affronter les pensées qui se dégagent, surtout dans un contexte supposé festif ? Etonnamement certains de ces nouveaux groupes électroniques très inspirés par la techno tels que NNHMN, Boy Harsher ou Rue Oberkampf me parlent, bien davantage que les grosses bouses ‘synthie pop’, ‘future pop’, ‘miel pop’ ou ‘je ne sais quelle merde pop’ dont regorgeaient les samplers Elegy au cours des années 2000. Traduction: des mecs qui s’habillent en noir pour faire du Ibiza sound plein de boums boums pour des foules habillées en noir trop heureuses de s’adonner à la musique qu’elles apprécient en réalité (parce que le goth, c’est pas drôle) avec la caution de qui de droit. C’est pour cette raison que j’aime ‘Hope and fear’, une sorte d’éther synthétique, froid, dansant, dénué d’âme dans lequel plane une voix féminine qui semble dériver plus que se poser dont le timbre un peu triste paraît ne pas comprendre le rythme claquant qui résonne autour d’elle. Rue Oberkampf n’aiment pas se limiter à ce type d’exercices et n’hésitent pas à expérimenter avec des atmosphères plus contemplatives. L’ironique ‘Happiness’ dégage une ambiance de guest room où l’on tente de recouvrer ses esprits au moment où l’ivresse est en passe de franchir le cap désagréable. C’est pas encore la gerbe mais le pouvoir festif de l’alcool se dissipe et les pensées noires reviennent… Mais après tout, un club, c’est fait pour s’éclater donc on y retourne mais l’esprit n’y est plus, finis les grands moulinets de bras, les déhanchés violents, on se trémousse mollement, le regard torve, sur le bon ‘Somebody else’. Si musicalement, je n’ai aucun souci avec ‘1994’, mélange de dark wave sautillante et de techno, les textes en français analysant les relations d’un couple me soûlent un peu, un aspect trop hipster à mon goût. L’ennui est que ça continue dans la même veine avec ‘Control’ se présentant comme une version pas drôle de Vive la Fête. Si ‘Rise’ relève la balance, quelque chose s’est brisé quand même, je n’arrive plus à m’immerger dans ce climat de soirée pas fun dans un club qui au lieu de faire oublier ravive les cicatrices; heureusement la fin de l’album arrive vite, parce que ‘Lou et Noah’, également en français, sonne à nouveau trop techno bobo à mon sens et 'Blanc poney' ne dégage pas grand chose, il lui manque le second degré de Vive la Fête justement. Un second essai un peu mitigé pour Rue Oberkampf que l’on a connu plus inspirés. De bonnes choses se mettent en place pour qui apprécie cette fusion techno/dark wave froide mais il manque une vraie cohésion à l’album pour y plonger totalement.
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