The Damned › Shadowed tales from Mulhouse

Sans vouloir froisser ses habitants, Mulhouse n’est pas franchement la ville où je rêve d’habiter; elle a pourtant un avantage certain sur ma jolie petite cité des montagnes, les Damned y ont joué en 1994 apparemment. Nous voici donc avec un live supplémentaire, ce qui n’est même plus un scoop tant ce groupe en aura sorti (ou du moins des labels pas toujours scrupuleux) et comme à chaque fois, la qualité sonore est au top, nous voilà déjà rassuré/es sur ce point. Il faut laisser cette justice à nos Britons, malgré leur background punk, ils ont rarement (peut-être même jamais) sorti de disque live pourri. Passons donc aux raisons d’acquérir celui-ci en plus d’autres hormis la collectionne aiguë. Bien sûr, les chansons bonnes, bien sûr l’énergie est là, l’accent ayant été porté sur le versant le plus punchy du combo mais d’autres enregistrements proposent des prestations similaires. A en croire les notes, le premier intérêt mais réservé aux spécialistes est le line-up, relativement éphémère composé de Dave Vanian et Rat Scabies accompagnés d’un ex-Maniacc et d’un ex-Godfathers aux guitares. Plus croustillant, l’humour jamais démenti de nos lascars qui fait de plusieurs enregistrements concerts des moments d’anthologie. Après ‘I need a life’, voila Dave Vanian qui se demande où est passé le batteur et qui entame ‘I walk the line’ accompagné de la guitariste en adaptant les paroles à la situation. Nos petits farceurs nous refont le coup en gemmant trente secondes sur ‘You’ve Lost that lovin’ feeling’, l’un d’eux avertissant en rigolant qu’ils feraient mieux d’arrêter car les fans finiront par demander à être remboursés. Ils se refont un petit trip sur le ‘I must be mad’ des The Craig. Niveau reprises, ‘Pretty vacant’ des Sex Pistols et plus marrant, le thème culte de la série ‘Hawaii 5-0’ avec un orgue bien psychédélique et dément en guise de final. On peut encore ajouter qu’il est agréable de retrouver des pièces de ‘Strawberries’, pas toujours les plus souvent jouées, idem pour ‘Disco man’ que Vanian dédie à une nana dont je n’ai pas capté le nom. Pour le reste, nous avons affaire à un ex-groupe punk qui dix-sept ans n’en a en rien perdu la fougue ni l’humour décapant qui joue encore mieux ses compositions avec la bouteille accumulée. Un vrai condensé d’énergie plutôt dodu (c’est la prestation complète qui est livrée) servi par une qualité sonore franchement fort plaisante qui nous laisse aisément croire que nous étions dans la foule ce 23 juin 1994 en France et restitue à merveille l'essence d'un groupe unique.