Vous êtes ici › Les groupes / artistesCCompilations - Labels › Blech II: Blechsdöttir

Compilations - Labels › Blech II: Blechsdöttir

cd • 23 titres • 71:01 min

  • Autechre + Disjecta
  • 1Lost + Kracht2:25
  • Autechre
  • 2Rotar + Flutter2:00
  • 3LFO – Them1:53
  • 4Plaid – Abal Eedio (Unreleased Exclusive Mix)3:45
  • 5Aphex Twin – Ventolin (Play-An-Gawwary Mix)3:30
  • 6AutechreRsdio [3:05]
  • 7Jake Slazenger – Nautilus3:08
  • 8Nightmares On Wax – Dredd Overboard (DJ Food Lifesaver Mix)3:38
  • Aphex Twin + AFX
  • 9Cow Cud Is A Twin + Laughable Butane Bob2:53
  • 10The Black Dog – Chase the Manhattan1:26
  • 11B12 – Infinite Lites (Primitive Mix)4:01
  • 12Elektroid - Midnight Drive2:49
  • DJ Mink + Nightmares On Wax
  • 13Hey Hey Can U Relate + Dextrous2:49
  • Jimi Tenor + Aphex Twin
  • 14Downtown + SAW: II CD2.43:41
  • 15Nightmares On Wax – What I'm Feelin' (Rae + Christian Mix)4:10
  • LFO + Mira Calix
  • 16Shove Piggy Shove + Humba3:23
  • 17Red Snapper - The Last One3:24
  • 18Aphex Twin - SAW: II CD2.6 (Sexy Bit Courtesy of Ninjatune)3:51
  • 19Nightmares On Wax – Gambia Via Vagator Beach (Sruff Mix)1:35
  • 20Squarepusher – Problem Child3:26
  • 21Mike Ink – Paroles-3:56
  • 22Aphex Twin – Ventoline (Wheeze Mix)2:45
  • 23Jake Slazenger – Slowdance3:01

informations

Mix par PC (Patrick Carpenter) et Strictly Kev (Strictly).

Artwork : The Designers Republic

line up

Aphex Twin, Autechre, The Black Dog, LFO, Plaid, Squarepusher, Disjecta, Jake Slazenger, Nightmares On Wax, AFX, B12, Elektroid, DJ Mink, Jimi Tenor, Mira Calix, Mike Ink

chronique

Soyons clair... Ce disque, pour moi, c'est autre chose qu'un banal CD compilé/mixé. C'est une Machine à Remonter le Temps ! Toute une époque : la fac dans une ville moyenne ; bien plus petite que la grande qui jouxte l'endroit où j'ai grandi ; toujours plus étendue, et vivante, que ce bled de banlieue très calme où j'ai poussé... De nouveaux potes. Des soirées. Des sorties. Des découvertes, des expérimentations – en tout, musique, mode de vie, relations. En musique, donc : des tas de nouveaux mondes, via une électronique que soudain je m'étais mis à ne plus déconsidérer, dont je n'ai eu du jour au lendemain plus le souci de me demander si ça changeait quelque chose, qu'elle soit faite « avec de vrais instruments » ou pas. Si ça existe, c'est que c'est vrai. (1996, hein... Le net, les réseaux, les IA ne brouillent pas encore complètement ça, certains trafics n'en sont qu'à peine à leurs prémisses). La techno et la house – en train de passer chose semi-publique (via Detroit, Chicago, Berlin, Tokyo... Pas encore tout à fait par la french touch de faubourgs riches circon-parigots). La jungle/drum'n'bass, le trip-hop (quoi qu'on entende par là) en train de continuer ou de finir, déjà, d'exploser – en quelque sorte, dans tous les sens du terme déjà (exposition nouvelle mais aussi dislocation). L'IDM, comme on dit alors – avec WARP, en gros nom de label qui ressort sans arrêt.

De Warp – des artistes qui sortaient des choses là-dessus – il est question ici. Un mix maison – par deux DJ habitués des lieux, à quatre mains bien occupées. De « têtes d'affiche », on voit passer les noms – Autechre, Aphex Twin et leurs variantes, déclinaisons (AFX, Disjecta...). D'autres plus obscurs – largement oubliés depuis. Les uns remixent les autres et vice-versa, le track-listing est bizarrement reporté – comme pour brouiller les pistes, qu'on ne soit jamais complètement sûr de ce qu'on est, de qui on en train d'entendre. Plus que bêtement cérébrale, obtusément intello, abstraite, l'ambiance est... Mentale. On joue avec les récepteurs et les vecteurs. On injecte du micro-bit dans le jazz-série-noir. On fait du dub en bitmap – en 2D qui se multiplie, se scinde hors-espace normalement sensible, appréhensif. On détourne les circuits. On fait du funk avec les raideurs binaires (What I'm Feelin' de Nightmares On Wax remixé par Rae & Christian, wow... Alors qu'en général, les uns comme les autres auraient tendance à me laisser froid, ou confortablement engourdi, comme dirait l'autre). On fait passer Sheffield pour Detroit, encore – B12 (gobe tes cachetons de vitamines...).

Au vrai, ce Blechsdöttir reste une foutue Machine, oui, souvenirs ou pas ! À bouger dans le temps donc – mais dans tous les sens, alors, de celui-là. Dans les couleurs et les consistances, les vitesses de défilement, à travers des frontières éclatées, cisaillées, en permanente redéfinition. Une substance liquide et une architecture. Pour planer et se cogner (BUMP!), repartir en glissant sur des surfaces lisses inoxydables. De la S.F. qui s'écrit directement dans les tronches, à l'écoute, en temps réel – et dé-réalisé, reformé, réformé, messages subliminaux qui se tapent des gigues frontales, des cycles euphoriques (The things that people say you can-not do... The things that people say you can-not do... The things...). En fait, ce truc reste foutrement pertinent – parfaitement cohérent et complètement piné, pas moins (l'un et l'autre) qu'à l'époque. On l'entend, bien sûr – l'époque. On les reconnaît, ces bouts de narration, de voix off ajoutés par dessus les blips, les clicks, les beats et les nappes. La subtilité, l'habileté du montage, des tuilages, n'a pas faibli, cependant – ne fait pas plus qu'en son temps tours de passe-passe ou de cirques, trucs d'illusionnistes. Ça reste aussi fun – et maniaquement précis. Ludique et contagieux.

J'ai la surprise, aussi, chaque fois que j'y retourne – outre celle de ne pas le trouvé fané, fatigué, donc, ce disque – d'y reconnaître certains immédiatement, sans avoir à lire les noms (à les chercher), sans que ce soient toujours des gens dont par ailleurs j'ai vraiment écouté la musique (Squarepusher, tiens, quelqu'un l'évoquait ailleurs – ici, son Problem Child absurdement speed et saccadé fait toujours touche... Absurdement exquisément jazz-funk-fusion-prog joué sur une gameboy, aussi). J'ai le même plaisir, à d'autres moments, de m'y perdre, de douter – de me dire qu'allez, au fond on s'en fout, le truc est tellement un tout que ça n'importe guère, de savoir citer. On n'est pas là pour aligner des références – on se fait une joie de ne pas s'arrêter à ça, alors même que c'en est plein, là, matière à gloser des heures. Mais chut... On replonge dans ce son, à la place.

On y retourne ? Ouais. Ne suivez pas le Lapin Blanc. C'est la Gamine en Couleurs Pétantes qui vous montre le chemin. Le té, dans son cartable, c'est pour tracer les labyrinthes. Et calculer les angles justes aux césures et soudures des strates. (Et ce Wheeze Mix de Ventolin m'a une fois de plus vrillé...).

Très bon
      
Publiée le vendredi 8 novembre 2024

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Blech II: Blechsdöttir" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Blech II: Blechsdöttir".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Blech II: Blechsdöttir".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Blech II: Blechsdöttir".

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    J'ignorais ça... Mais ça ne m'étonne pas plus, vues les connexions WARPiennes à cette époque (Sheffield/Detroit/Tokyo etc., donc).

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Voila une bonne occasion de m'y remettre ! Sinon fun fact: Elecktroids c'est Drexciya.