Vous êtes ici › Les groupes / artistesENaomi Elizabeth › Some of My Songs

Naomi Elizabeth › Some of My Songs

téléchargement • 16 titres • 71:06 min

  • 1God Sent Me Here to Rock You4:05
  • 2It’s Not Easy When You’re Me3:48
  • 3Fight Anthem4:18
  • 4Bring It4:15
  • 5Ooh Yeah Baby3:40
  • 6I’m Your Angel4:02
  • 7Valentine3:57
  • 8I’m the Fat Kid for Your Ice Cream4:14
  • 9Is Naomi Good or Bad3:54
  • 10Smooth Like Power Steering4:29
  • 11Do the Kitty Cat4:58
  • 12Fight Anthem, Pt. 26:08
  • 13I’m Your Angel Part 24:49
  • 14Ooh Yeah Baby, Pt. 24:21
  • 15It’s Not Easy When You’re Me Part 25:01
  • 16Valentine, Pt. 25:07

informations

chronique

Tout doit disparaître. Tout va disparaitre. Depuis une vingtaine d’années, Internet donne l’impression que tout est désormais accessible ad vitam æternam. Le backup infini. Sauf que c’est une illusion. Une grande (la majeure ?) partie de l’Internet est composée de cadavres. De sites abandonnés, plus mis à jour depuis des lustres, depuis Netscape et Lycos. De sites disparus à jamais, de noms de domaines hors d’usage, à peine possible à entrevoir par le trou de la serrure d’Internet Archives. Les produits culturels ne sont pas à l’abri. Les films sur pellicules cramaient, les anciens DVD-Rom deviendront illisibles, comme ces CD gravés d’ici peu aussi totalement périmés qu’un floppy disc. La musique se perd. Album acheté sur Bandcamp rendu inaccessible par l’artiste. Label finito, plus de traces. FLAC égarés sur disques durs cramés. Les archives prennent feu. Backup de backup, vite, avant que, non, trop tard.

Le film c’est « 40 Bands / 80 Minutes ». Timeline de la vidéo Youtube à 6:55. Nom du "groupe" : Naomi. Une jeune femme portant petite robe rose à frange. De son laptop sort un beat rêche et entêtant et des sons synthétiques genre mélodica. Elle prend des pause et se trémousse, répétant une sorte de leitmotiv, "Hold still !", d’une voix aux intonations lancinantes se fracassant sur la justesse. Elle se fait couper le sifflet à deux minutes, parce que c’est la règle de la soirée. C’est la soirée du Lundi à Il Corral, Hollywood, Californie, où est réunie toute une scène musicale indépendante, plutôt noisy et bordélique. Naomi a sorti un CDr avec dix morceaux, dont ce « Hold Still ». Introuvable. Qui pour l’uploader quelque part ? Que font les archivistes ? Peu de traces de Naomi en concert. Sur les doigts d’une seule main, sur Youtube, ça se trouve encore, des fragments en magnifique 144p d’époque. Ses plus anciens morceaux disponibles datent de 2008. Tirés d’un autre CDr. Sur RYM, ça dit "Elle a joué dans le sous-sol d’un pote à l’époque, elle m’avait filé une copie". Introuvable en entier. Vraiment personne pour un upload ?

Naomi Elizabeth fait son nom sur la plate-forme de micro-blogging Tumblr, très populaire au début des années 2010. En vidéo, le site privilégiant le support visuel. « It’s Not Easy When You’re Me ». Toujours ce son bien DIY, avec boite à rythme et synthés qui grésillent comme des vieilles guitares indus pourries, surtout au refrain. Ce refrain qui pose un truc, une injonction qui résonne : "Do that dance, you sluuuut!". Naomi prend des poses en minijupe avec une guitare sèche hors-sujet, dans des espaces vides mais très graphiques. Naomi lascive en lingerie, qui danse enfermée dans une boite, allongée sur une sorte de papier d’emballage doré. Pas très difficile à décrypter. Timeline 2:42 : on dirait presque l’artwork du Greatest Hits de Throbbing Gristle. Rapport ? Naomi Elizabeth donne des concerts dans la région de L.A. avec des artistes noise. Type power electronics, ce genre de trucs avec un public diffus de mecs barbus à queue de cheval. C’est elle qui le décrit comme ça. Plus tard, dans un livre au ton de shitposting et de shaggy dog stories (ces anecdotes trop longues à la chute volontairement anticlimatique), elle parle de son goût pour la power electronic la plus cradasse, du genre qu’il faut vraiment racler les fonds de cuve de GoD pour tomber aussi bas (Brethen, Deathpile, ce genre d’élégances).

Avec son physique de bombe californienne sexualisée (fétichisée, même), ses morceaux mi-électro-indus/mi-trashpop de it-girl aux lyrics ironiques, nul ne sait si Naomi Elizabeth c’est de l’art ou du cochon. Sur sa page Myspace de l’époque il était inscrit : "TALK DIRTY TO ME / this is an art project you idiots". Dans le clip de « Valentine », morceau tout aussi lancinant que le précédent, elle se fait sauvagement assassiner dans une salle de cinéma par un réalisateur expérimental local, giallo-style. Drôle de fille Naomi Elizabeth. Quelque part sur un forum, quelqu’un dit qu’il connait quelqu’un avec qui elle a bossé et que c’est "une personne tout ce qu’il y a de plus normale"...

Très bon
      
Publiée le vendredi 1 novembre 2024

Dans le même esprit, (N°6) vous recommande...

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Some of My Songs" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Some of My Songs".

notes

Note moyenne        2 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Some of My Songs".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Some of My Songs".

GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Pas trop client de ce type de musique, mais il y a quelques morceaux sympas à caser dans une playlist Underground comme Valentine (elle est bien restée dans mon crâne, surtout après avoir vu le clip).

Note donnée au disque :       
Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Je ne connaissais que les deux premiers titres. J’aime surtout « It’s not easy when you’re me ». Je vais approfondir avant de me faire un avis. Cool d’avoir ce genre de chroniques.