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Daughters › You Won't Get What You Want

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Int      dimanche 10 novembre 2024 - 17:15
mroctobre      lundi 4 novembre 2024 - 15:16
kama      vendredi 25 octobre 2024 - 12:15
born to gulo      vendredi 25 octobre 2024 - 07:54
moustache      jeudi 24 octobre 2024 - 16:17
Saïmone      jeudi 24 octobre 2024 - 13:51
No background      jeudi 24 octobre 2024 - 10:29
Eliphas      vendredi 25 octobre 2024 - 14:44
EyeLovya      jeudi 24 octobre 2024 - 21:37
reg      jeudi 24 octobre 2024 - 20:56
Klozer      jeudi 24 octobre 2024 - 09:49
Procrastin      jeudi 24 octobre 2024 - 04:30
Raven      jeudi 24 octobre 2024 - 03:55

cd 1 • 10 titres • 48:36 min

  • 1City Song
  • 2Long Road, No Turns
  • 3Satan in the Wait
  • 4The Flammable Man
  • 5The Lords Song
  • 6Less Sex
  • 7Daughter
  • 8The Reason They Hate Me
  • 9Ocean Song
  • 10Guest House

informations

line up

Alexis Marshall (voix), Nick Sadler (guitare), Samuel Walker (basse), Jonathan Syverson (batterie)

chronique

Le chef d'œuvre, le tom-selleck opus : tant de musiciens en rêvent encore. Si possible : le diamant noir. Et quand la carrière est déjà pas bien lumineuse, le diamant noir, c'est un peu de l'outre-noir, à défaut de soulager l'auteur ou l'auditeur. Et à défaut d'être le sommet tant désiré, il peut irradier pas mal de monde, comme ce fut le cas avec You Won't Get What You Want. Même si à défaut d'diam's, ça peut être de l'onyx ou de l'obsidienne, ce qui est déjà pas si mal. En revenant avec cet album au titre crâneur (voire trollesque) et à la pochette qui rappelle le dernier Massive Attack, Daughters veut imposer sa "darktitude", sa classe. Sortir le grand méchant loup dans sa discographie, dès ce visuel et dès cette intro au gros pouls de transfo qui fait peurrrrr aux p'tits nenfants qu'on est restés, nous les mélomanes portés sur le sombre et expérimental. L'album mûri huit ans en fût de Malveillance. Pas là pour rigoler. Pour citer un groupe de chez nous : "this is not supposed to be positive".

Or, si le public et la critique ont répondu en masse à l'appel, Daughters n'a pas vraiment les moyens de ses ambitions, ou l'envergure nécessaire, pour atteindre au trauma musical qu'il cible. Si le coup d'éclat de leur sans-titre est indéniable, car ils étaient dans une sorte de transe, j'ai l'impression qu'ici, ils misent beaucoup plus sur l'esbroufe. Avec une approche plus cinématographique, plus étudiée, "brainstormée". Ils sont quand même restreints, Daughters, et une réput' vénéneuse ne fait pas toute une discographie... même si force est de reconnaître que là, narcissisme profond ou pas, le restreint joue sur la sensation, fortement claustrophobe. Comme une version ralentie et assombrie du précédent, à la fois moins violente et plus inconfortable, jusqu'à ce final des plus agressifs et pénibles sur lequel Marshall gueule "LET ME IN". De la musique de père fouettard aux relents de faits divers sordide, avec un sociopathe motivé à nous étaler ses mauvaises ondes dans l'humeur. On pourra se dire ensuite que la fiction ne peut être qu'un mince aperçu de la réalité, mais à l'époque de la sortie très remarquée de ce disque, ce qui était évident était d'abord une ambiance. Une ambiance où la tension et l'hostilité sont reines. En phase maniaque.

Crispations et radiations, rythmes punitifs, zones lugubres, appétence pour le Mal et les lieux hantés : Daughters voulaient manifestement sortir leur Downward Spiral, comme j'ai pu le lire ici ou là. Voire leur Drift. J'ai rien contre. Les méandres et le potentiel de réécoutes sont nettement en-deça, mais cet album a de la gueule, c'est indéniable. Il porte un vrai sale truc. Je le ressens comme une œuvre torturée amoindrie par sa prétention manifeste à La Grande Œuvre, mais tout de même chargée en idées transformées en choses qui... ben qui émeuvent, qui secouent pas mal. Ne serait-ce que des saloperies collantes comme "Satan in the Wait" et "Daughter". Ce que YWGWYW a de vain, son impasse bruitiste et nombriliste, est contrebalancé par quelques moments réellement magnétiques. Avec au pinacle l'obsédante et minimale "Less Sex", tenue par son motif très simple et singulier, très sensuel, qui sent le bas-fond américain, les frustrations d'incel prêt à faire parler de lui dans les journaux. Fragment pas cool d'une époque. Slow façon Alexis Marshall. Comme un point final à son rapport malsain au sexe, perçu comme moyen de soumission et d'humiliation, qui le cheville depuis le Hell Songs et lui donne ce côté à la fois religieux intégriste et violeur en puissance (ou tout court). Pour le reste, il y a American Express et Seth Manchester - punaise, même le blase du producteur fait méchant de film, c'est diablement cohérent ! Le groupe splittera trois ans plus tard dans un contexte sordide, faisant de cet album, à l'aura sulfureuse habilement ouvragée, leur chant du cygne. Bien poivré.

Bon
      
Publiée le jeudi 24 octobre 2024

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Ok : on oublie NIN, côté electro-indus, erreur de visée. C'est Skinny Puppy, la bonne direction.

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En tant que chti nenfant notoire, je confirme que le beat de "City Song" fait peur (sans même parler de se demander si c'est Syverson ou une BàR), parce que bien entendu on pense "pouls", mais "bien entendu" dans un autre sens, celui-ci n'a rien d'humain, que ce soit la cadence, ou le fait qu'elle soit tenue sans l'affolement critique que cela dénoterait chez un être humain. Et là comme ailleurs sur le disque, ils tiennent une crête assez magique entre rock et industriel/électro, à mon sens sans aucun des clichés des deux, qui accentue l'effet saisissant et le détachement clinique inquiétant tendant tout l'album, sous ses faux-airs de Jesus Lizard.

Message édité le 29-10-2024 à 18:52 par born to gulo

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L'enchaînement 6-7-8 est tout de même chef-d'oeuvresque, voire chef-d'oeuvral. Difficile d'en débloquer.

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Suicide oui, pas faux, "y en a". Sauf que Suicide garde une pulsation, une "fièvre" rock. Ce Daughters s'éloigne à grands pas déterminés du rock. Le disque est clinique, et robotique par-dessus le marché.

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En recommandations, je privilégierais Haus Arafna et Virgin Prunes.

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