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The Jesus Lizard › Rack

cd • 11 titres • 36:46 min

  • 1Hide & Seek
  • 2Armistice Day
  • 3Grind
  • 4What If?
  • 5Lord Godiva
  • 6Alexis Feels Sick
  • 7Falling Down
  • 8Dunning Kruger
  • 9Moto(R)
  • 10Is That Your Hand?
  • 11Swan the Dog

informations

Produit par Paul Allen.

line up

Duane Denison (guitare), Mac McNeilly (batterie), David Wm. Sims (basse), David Yow (chant)

chronique

  • not too old for this

Rack. Quatre lettres qui claquent. Quatre musiciens aux hanches qui craquent, mais qui viennent casser la baraque. Rack est vieux, mais Rack est vigoureux. Rack est rock. Qu'il frétille ("Hide & Seek", "Grind", "Falling down") ou tabasse sur du tempo plus pataud ("Armistice Day", "What If"). Tassé, voûté, mais féroce. Des rides, mais d'abord des griffes : les Djizeusse n'accusent pas leur âge ; ils s'en servent comme une arme de plus à leur arsenal. Tonton Lézard me semble pas prêt à se mettre aux chansons douces comme un certain Iguane. Le groupe a beau avoir cessé d'enregistrer pendant vingt-six ans, il me fait penser à ces retraités à la fois effrayants et rassurants, qui tiennent pas en place, foncent dans des loisirs d'acharnés comme l'ultra-trail, et évitent le toubib tant que lève la teub. Car ces saligauds sont aussi encore accros à la fornication, qu'ils pratiquent à coup sûr plus souvent qu'un paquet de spécimens des générations Y-Z-Esperluette, trop occupés à tapoter leur écran en position gollumesque ou à baver sur les selfies d'instagreluches faisant des moues de canard de bain. Faire du noise rock à soixante ans passés, quand c'est comme ça, c'est garanti sans nostalgie bêtasse, ou complaisance crasse. The Jesus Lizard revient en vrai et ça s'passe maintenant, près d'chez toi, ouais, tout près, en plein dans ta gueule. Avec quatre éléments qui sonnent du tonnerre : une Guitare une Basse une Batterie un... Chanteur. Yo ! Yow est dans la maison ! Et même s'il a désormais la carte vermeil, attention aux porcelaines du salon ! Aussi vif que jadis, David glapit-glisse avec cette aisance insolente, empâtée juste ce qu'il faut. Peut-être que pour certains Rack n'ajoutera rien d'essentiel à la discographie, mais cet album est d'une classe impériale - ou plutôt ducale. Pas le temps pour les cérémonies, les albums-photos, tout ce d'jâzz, même s'il y aura pour les "connois(s)eurs" moult évocations du passé en filigrane de riffs crantés, rythmes calottés, voix cramée : Rack attaque direct avec du gros son dru, trois minutes montre en main, et ne débandera point. Sans souci de performance à tout prix ; juste en y allant, comme on se jette à l'eau sans mouiller la nuque. Rack sonne comme un nouveau classique en 2024, quasiment un miracle - ce groupe n'a décidément pas volé son blase, chipé à un drôle de reptile capable de gambader sur l'eau ! Chapeau les ancêtres. Sans parler du son, qui est puissamment dans-ta-face, d'une présence totale (RIP, Albini : tu produisais super bien, même si Shot et Blue se passèrent sans stress de tes services). Rack n'a pas vraiment la patine polar blues en maille jersey d'un Down ou la teinte "JL vient squatter ton autoradio dans le trou du cul des nineties" d'un Blue ; Rack est plus nerveux, il est plutôt, comme le suggère sa belle pochette signée Malcolm Bucknall, un petit frère de Liar, avec des bouts de Goat et de Shot dedans - donc un album qui frappe et qui enchaîne, pur, instinctif, plein de vitalité. Vélocité + Férocité, et pim pam poum. Et aussi ce petit moment de flottement, d'autant plus savoureux : "What if", le titre rampant qui régale. Rack rappelle que ces instants insolites typiques du groupe ont gardé toute leur arrogante fraîcheur : car The Jesus Lizard sait faire du rock onirique ou bizarre sans que ce soit ostentatoire, comme chez tant de petits malintellos. Et que Duane Denison est un Maître encore pas assez reconnu malgré le culte, un guitariste capable de vous fabriquer des escaliers d'Escher en riffs, sur lesquels Yow va se laisser dé-grimpe-goler en beauté avec sa légendaire souplesse d'ivrogne ("Alexis Feels Sick") - bordel, si j'étais un gratteux je revendrais tous mes instruments de poseur pour passer au synthétiseur, donc ch'uis bien content d'avoir économisé, j'devrais en parler à mon banquier, mais ce crétin ne s'intéresse qu'au retour d'Oasis ! Raaah, quels artistes fiables, quelle pertinence et quelle ardeur, après une pause de plus d'un quart de siècle ! Depuis que j'écoute cet album, la petite souris ramasse à nouveau mes dents.

Très bon
      
Publiée le lundi 21 octobre 2024

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Note moyenne        7 votes

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Amen. T'as tout résumé avec ta première phrase. Cœur sur com.

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Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Le plaisir de retrouver des copains. Pas besoin de briser la glace, on est direct à l’aise malgré les années (hide and seek). Et on se rappelle à quel point ces potes là sont formidables ! Ça paraît tellement simple. La section rythmique reste exceptionnelle. Et Duane mériterait une stèle à son effigie tellement chacune de ses interventions sont magiques. Et Yow qui se fraie un chemin avec une classe absolue. En fait ce groupe c’est l’anti-Queen: les 3 autres se faufilaient dans les interstices laissés par Mercury alors que dans Djezus c’est le chant qui se place en contrepoint. La grande classe.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

oklm

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