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Thin Lizzy › Thunder and Lightning
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Membre | Note | Date |
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Seijitsu | samedi 19 octobre 2024 - 12:02 | |
Shelleyan | samedi 19 octobre 2024 - 11:41 | |
Raven | samedi 19 octobre 2024 - 10:47 | |
Coltranophile | mercredi 30 octobre 2024 - 11:06 | |
Dariev Stands | samedi 19 octobre 2024 - 12:22 |
40:35 • 9 titres
- 1Thunder And Lightning
- 2This Is The One
- 3The Sun Goes Down
- 4The Holy War
- 5Cold Sweat
- 6Someday She Is Going To Hit Back
- 7Baby Please Don't Go [ reprise de Big Joe Williams]
- 8Bad Habits
- 9Heart Attack
informations
line up
Phil Lynott (chant, basse), Scott Gorham (guitare, chœurs), John Sykes (guitares, chœurs), Darren Wharton (claviers, chœurs), Brian Downey (batterie, percussions)
chronique
- thunder lizzy
C'est aux portes de sa mort que Thin Lizzy sonne à son plus métallique, même si cette armure neuve et bruyante est loin de cacher un manque de mélodies, d'étouffer sa beauté. Mais il est certain que Lynott ne veut pas être déclassé par les nouveaux venus, et que son esprit de compétition lui a dicté la marche à suivre à l'heure du speed metal et des jeunes chevelus aux dents longues : faire jouir les potentiomètres. L'heure est au dernier baroud d'honneur. Le blues et la soul la mettent en veilleuse sous des riffs qui peuvent sonner à l'aéroport. Mais c'est d'abord du rock'n'roll, qui tranche'n'roll. Parfois truffé d'effets quasi psyché, ou froidement "futuristes", comme pour en remontrer à Van Halen et Judas Priest, en mettant un tigre de Pan Tang dans son moteur, le nouveau bretteur Sykes - un de ces exécuteurs de la six cordes charriés par la NWOBHM, mais loin d'être un simple exécutant. Lynott est diminué, mais il met le paquet. Un pied dans la tombe, mais fonce à tombeaux ouverts. Bataille. Holy War. Une ou deux concessions aux sucreries d'époque (la power pop plus générique et ricaine de "Bad Habits"). Mais du dru, du vif, du sec. La concurrence UK ou US qui croit Thin Lizzy has been, devra prendre en compte Thunder & Lightning. Poings américains sur des mitaines cloutées, dans la nuit noire. Guitares bénies par Zeus. Rochers, graviers, d'une planète désolée - peut-être la nôtre, comme dans Mad Max 2. Part belle à la puissance, aux gros riffs, à l'énergie brute, rock, quitte à foncer dans le mur, qui est en pierre donc dans le sujet... Et les ballades, alors ? Un disque de Thin Lizzy sans ballade ? Une seule : "The Sun Goes Down" - mais quel blues qui parle au cœur de l'âme, spectral et sublime, sis sur sa ligne de basse sinistre et ses synthétiseurs surnaturels. Quand l'atmosphérique et le terrassant ne font qu'un. C'est comme si cet album débordant d'électricité concentrait toute sa douceur résiduelle sur ce slow, selon moi le plus beau de Thin Lizzy avec "Little Girl in Bloom", simple mais terriblement envoûtant. ... "There is a demon among us, whose soul belongs in Hell". Frissons. Thin Lizzy est vivant. Mais Phil est déjà de l'autre côté, on dirait. Quand tout est dit, et accompli : le Soleil se couche. Ce n'était qu'une vie, une saison, une journée. Tout s'est passé trop vite, la planète a à peine eu le temps de cligner des yeux. Comme Kilroy, Lynott était là. Comète Lynott. La passion incroyable qu'il injecte dans sa reprise de "Baby please don't go" témoigne de son étoile. Comme cette féroce "Cold Sweat", rouleau compresseur façon Thin Lizzy donc avec de jolies dentelures, et surtout avec le flow de Phil qui enchaîne en sueur les allitérations sur un torrent de riffs inarrêtable, surpuissant. Tout ça a existé. Il en susbiste des échos. Je le sais, j'en ai un fragment, je suis né après mais je peux quand même témoigner. Quand je crèverai moi aussi, sans avoir accompli le millième de Lynott, sans avoir autant que lui contribué à faire du monde un endroit moins merdique, on jettera ce disque, avec le reste, peut-être quelque part, dans la terre. Ce sera un petit bout du cycle, la beauté de sa musique en frappera bien d'autres. Comme cette conclusion qui est comme la foudre, rapide et directe : "Heart Attack", dernier titre de sa carrière, l'irishman est finish, il le crie sans chichis. Point final à tant de chansons dans lesquelles il évoquait ses addictions, prescience cruelle du rockeur qui raconte sa mort prématurée de façon ultra-frontale, en s'adressant à son papa et à sa maman. Rock jusqu'au bout, jusqu'à sous les cailloux. Le poing dressé depuis la tombe. La foudre comme adieu.
chronique
Dès les première secondes, on est assailli par une prompte mandale dans la figure. Presque hardcore dans le bourrinisme, la bande à Lynott veut prouver au monde qu’elle n’a pas trop rouillé, et le résultat sonne comme un surprenant mélange pas si contre nature entre les Misfits et Mötörhead (ouais enfin, surtout Mötörhead) ! ça sonne de son époque, mais où sont passées les mélopées tranquilles, les basses onduleuses et les respirations sûres d’elles des albums d’antan ?
Ici, on sue entre deux solos speedés, vrombissant tels des pneus sur un asphalte noirci par la pollution, déjà bien attaqué par la frappe nerveuse de cette batterie au son si early 80’s, complètement heavy, ce qui ne sied pas du tout à la sensualité naturelle de la musique de Thin Lizzy, est il besoin de le préciser ? Même si Thunder & Lightning est un peu moins inconsistant que Chinatown, il achève de perdre tout le côté furtif, racé et précis qui caractérisait le son Lizzy depuis au moins Vagabonds. Trop de morceaux rectilignes, poussifs et cherchant le côté hymnesque des Dinosaures du rock, en s’habillant d’une vague chape métallique à la Judas Priest. Il y a certes Cold Sweat qui se défend bien, ardente offensive heavy en diable, gorgée de solii tentaculaires, mais ici comme ailleurs, absolument aucun groove ne risque de sourdre de cette mélasse de production raide et de batterie méga-prévisible. Scott Gorham, s’il reste fidèle à son chevalier Lynott, se fait ici grave chier, et c’est à se demander si c’est bien le même type qui filait le tournis avec son agilité sur « Massacre » et « Rocky » !?.
Phil Lynott, qui dans les dernières années gère le groupe quasiment en patriarche, jusqu'à jouer les managers (tout en étant ingérable niveau répétitions car camé/bourré...) aura épuisé beaucoup de mercenaires de la six-cordes... Même le plus jeune Snowy Red, qui avait tant fait sur Chinatown, quitte le groupe avant d'attaquer Thunder & Lightning, pas très content qu'une chanson des sessions Chinatown sur laquelle il s'est décarcassé finisse par sortir sur Solo In Soho de Phil Lynott (enregistré en même temps, avec les mêmes musiciens, dans un mélange des genres qui était censé, on imagine, aider Lynott à enfin accéder au statut de superstar installée...)
C'est le producteur qui trouve un remplacement de dernière minute, en l'occurence l'ex-guitariste des Tygers Of Pan Tang (et futur Whitesnake)... Parfait pour les nouvelles chansons plus sombres, lourdes et résignées de Lynott. Thunder & Lightning sera donc l'album heavy metal de Thin Lizzy.
Bien sûr, cette fin de carrière est décevante. Du groupe de tueurs craint et respecté par plus grands qu’eux, capable de faire frémir pour leur sécurité jusqu’au dernier des loubards les jours où ils sont en ville, Thin Lizzy est devenu ce bastion de vedettes du passé, anachronisme vivant dans le paysage NWOBHM, convaincu qu’il faut désormais s’alourdir et devenir plus méchant pour exister alors que tout dans leur ADN continue à tendre vers l’inverse… bref, groupe pris dans la tourmente d’alcool et de drogue de son leader, malgré toutes les bonnes volontés. Le père Lynou, ces dernières années, partait en couille, même si personne, nulle-part, ne semble avoir à redire sur son panache, son sérieux et sur le bon fond du mec. L'homme n’avait plus que 3 ans et des brouettes à vivre, et s’il était certes sur la pente descendante (on le serait avec moins d’années d’abus dans les pattes), il aurait eu monts et merveilles à nous conter encore, peut-être loin des projecteurs, et loin du hard rock et de son sens de l’exclusivité et de la jalousie, je ne peux que le penser.
La suite et fin de l'histoire, je laisse l'oiseau anthracite vous la conter, moi je fais comme Scott Gorham après la tournée de ce disque (plus ou moins entendue comme tournée d'adieu par les "vieux" du groupe), qui invitait sur scène tous les anciens gratteux et donnera lieu à un double-live supplémentaire, je descend là. En saluant avec respect le gentleman-capitaine du vaisseau pirate.
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Non mais le plus beau, c'est quand même Overkill, même si l'autre est indécemment beau.
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
(pas solo avant l'heure pardon, mais casé entre le 1er et le second, plutôt)
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
T-t-t-t-t-t-t-t-t-T-T-T-T, nous priver du plus bel album de Motörhead aurait été un crime contre l'humanité ! (!!!²) Sans oublier qu'ici, Sykes me semble sous-estimé. Il fait pas juste le taf, il participe au feu nourri. OK c'est pas Robbo question solos fleuris qui te percent l'occiput façon dague de Lord, mais il convient tout à fait au style "dernière bataille", il participe à l'urgence de l'ambiance. Alors oui, Lynott est entamé, on sent ou plutôt on sait qu'il crache ce qui lui reste, mais il me semble pas y avoir de perte d'énergie du tout et encore moins d'inspiration (je dirais même qu'ils recadrent le propos par rapport à Renegade qui faisait presque "solo de Phil avant l'heure"), n'est-ce pas le slow qui donne cette impression plutôt, parce qu'il fait pause contemplative, déprimée, dans le flux ? This is the one est en transe, Cold Sweat remorque Usain Bolt, Heart Attack souffle la flamme en beauté sur le final. (Et bordel, Dariev, n'y a-t-il donc pas The Sun goes Down sur ta version ?!!!)
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Brian Robertson n'avait pas besoin d'aller chez Lemmy, il n'avait qu'à revenir chez Phil au regard de la teneur du premier titre. Pour son baroud d'honneur, Lynott cherche à oublier les ambiguïtés savoureuses de "Renegade" et plonge à pleine tête dans les 80s. Si tout le disque avait l'énergie de son titre d'ouverture, cela aurait pu définir un nouveau chemin. Mais la fatigue est aussi là et cela sonne comme un adieu hurlé, les poumons en bout de course.
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Pas d'offense, j'adore Thin Lizzy (depuis que j'ai 12 ans), les Beatles, le Velvet, Testament, W.A.S.P., Kiss, Prince, Michael Jackson, la Motown, Elvis Presley, Jimi Hendrix, Roxy Music, les Shangri-Las (et je n'inclus pas le black metal, Motörhead car tout le monde aime Motörhead^^) et bien d'autres pour ne citer que ceux dont j'ai plusieurs disques ou des coffrets... Ca n'empêche rien à mon goût pour l'obscurité... Pourquoi Thin Lizzy ? C'est difficile objectivement vu que j'écoute ça depuis longtemps... Des mélodies incroyables, une énergie sincère, un feeling pas si joyeux car j'ai une préférence pour les morceaux les plus torturés ou les plus bad boy (je ne connais pas les deux premiers albums, par exemple)...
Message édité le 21-10-2024 à 00:01 par Shelleyan
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