Vous êtes ici › Les groupes / artistesHHelena Espvall & Masaki Batoh › Helena Espvall & Masaki Batoh

Helena Espvall & Masaki Batoh › Helena Espvall & Masaki Batoh

lp/cd • 12 titres • 52:36 min

  • 1Polska2:34
  • 2Krisatallent Den Fina4:42
  • 3Uit Vår Haga5:37
  • 4Tollmors Vaggvisa0:47 [composition de Margit Holmberg]
  • 5Breath Halo4:40
  • 6Bicinium1:47 [reprise d'une composition médiévale anonyme]
  • 7Zeranium3:14
  • 8Jag Vet En Dejlig Rosa2:39
  • 9Neko Nemurenai3:15
  • 10Death Letter6:08 [reprise de Son House]
  • 11Kling Klang4:31 [reprise d'un traditionnel finlandais]
  • 12Kyklopes12:42

informations

Enregistré par Satoru Fujii, assisté de Michiru Tawa.

line up

Masaki Batoh (vielle à roue, timbale, cymbales, guitare électrique, guitare acoustique, percussions et sons divers), Helena Espvall (voix, violoncelle, guitare acoustique, banjo, cloche)

Musiciens additionnels : Kazuo Ogino (piano et harpe celtique sur Kyklopes), Mayumi Nagayoshi (santoor sur Uit Vår Hag, marimba sur Jag Vet En Djlig Rosa et Kyklopes), Takuyuki Moriya (contrebasse sur Kyklopes)

chronique

D'où vient ce folk ? D'un peu partout. De là où ces deux là ont fouillé. De la Suède où est née Helena Espvall, de la Scandinavie autour, d'autres terres nordiques ? Des Forêts d'Amérique – inquiétantes et séduisantes, pleines de plantes qui flanquent des visions, d'esprits veillants (bien ou mal n'étant pas toujours la question... pas la plus urgente) – où elle jouait encore alors, avec les néo-hippies psyché-prog d'Espers, autour de Philadelphie ? Du Japon en friches indus et rurales – pas moins habitées, hantées, pas moins acid-trip flippant et merveilleux (avec ou sans buvards... Là encore, ça n'est pas forcément le point essentiel) où Masaki Batoh et son groupe, Ghost, livraient l'année d'avant leur dernier disque, un live enregistré dans un temple, clos et plongé dans l'obscurité le temps de la performance, des projections s'animant sur les murs ?

De toutes ces perspectives, de ces territoires divers, oui, et d'autres encore. De chez le bluesman Son House, tiens, le temps d'un Death Letter passé dans la cabine leslie et par d'autres effets kaléidoscopiques. D'un moyen-âge imaginé, à la chronologie floue mais où tous les contours – des êtres, des horizons, des plantes, animaux, humains – se dessinent avec une précision tranchante, où tout se détache, où la lumière circule comme un liant. Et l'ombre, aussi... Bien sûr.

Ce disque monte à la tête. Doucement. Fortement. Insidieusement. Il resserre l'espace – creuse une niche intime. Il y fait chaud ou bien glacial – le corps se fond à la température de la terre, des racines, des troncs. Il emmène jusqu'aux clairières. Il vous y laisse. On y joue toutes sortes de vieux instruments – vielle, violoncelle, cloches à bétail, cymbales d'une tradition dont on n'est pas sûr de savoir remonter la généalogie, le fil, de savoir situer si elle vient de là ou d'un dehors. Comme chez Espers, une fausse tranquillité s'installe – pas vraiment rassurante, quelque chose y vibrant sourdement mais de plus en plus fort, la sensation toujours plus lancinante qu'on n'est pas seul, ici, pas même en compagnie, seulement, des musiciens. Comme chez Espers – et comme chez Ghost – les compositions, les arrangements, nous entraînent dans leur cocon par une fausse simplicité – au vrai pleine de détails, d'inflexions, de timbres et tons qui viennent troubler surfaces et profondeurs. Comme sur le dernier Ghost – le live plus tôt cité – la musique, sur la dernière plage, Kyklopes, tourne à l'impro, le son semble épouser, à mesure, l'espace – en deviner les angles et les courbures, s'y couler, s'en servir comme vecteur, s'en faire révélateurs. « Comme chez » mais pas comme une séquelle – simplement, parce qu'elle et lui ramènent ça, qu'il et elle avaient amené ou trouvé dans ces groupes. Aussi, différemment : parce que c'est un dialogue, sur la plupart des plages, qui laisse à l'une et l'autre plus de place – (mais moins de marge) pour que tout se comprenne et s'exprime, comprenne et exprime ce qui peut survenir.

Parfois, un troisième s'ajoute – passe, dit son mot, repart. À la fin, deux de plus encore – des membres de Ghost, justement. Ça ne réduit rien. Ça n'étend pas le lieu où ils, elle jouent. Ça étoffe, d'accord, le son – sans que rien ne vienne faire colifichet, décoratif. C'est ce même éclairage bas – ambré, bleuté, selon. Cette même odeur de bois, de braise, de cendre. D'humus, de pluie, de brume, de mousse, de souches forées de mille trous de vers. Cette même atmosphère. Méfiez-vous de son immobile. À l'écouter de trop près, elle pourrait bien vous avaler. À l'ouïr trop distraitement, elle ne vous laissera pas entrer.

Bon
      
Publiée le lundi 14 octobre 2024

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Helena Espvall & Masaki Batoh" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Helena Espvall & Masaki Batoh".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Helena Espvall & Masaki Batoh".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Helena Espvall & Masaki Batoh".