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Drose › boy man machine
- 2016 • Orange Milk Records (pas de cote) • 1 CD
- 2019 • Computer Students CS002 • 2 LP 33 tours
- 2019 • Computer Students CS002CD • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
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moustache | mercredi 6 novembre 2024 - 20:17 | |
sergent_BUCK | mercredi 6 novembre 2024 - 17:59 | |
Dioneo | jeudi 3 octobre 2024 - 18:19 | |
Klarinetthor | vendredi 11 octobre 2024 - 19:11 |
lp/cd • 17 titres • 39:02 min
- 1The Unraveling2:07
- 2An Idol2:22
- 3A Loss5:23
- 4Numerical Control5:30
- 5Mechanism Is Lord4:13
- 6A Clay Mind3:05
- 7The Man2:47
- 8A Change5:45
- 9Heat and Patience2:55
- 10His Reflection4:50
- BONUS DE LA RÉEDITION
- 11Mine5:35
- 12A Room5:45
- 13The Tapping6:55
- 14A Voice3:21
- 15My Face4:31
- 16A Cry4:28
- 17Knuckle2:56
informations
Album original (pistes 1 à 10) : enregistré en 2012-2014 au Center for Automative Research, Columbus, Ohio. Mixé par Dustin Keith Rose. Masterisé par James Plotkin aux Plotkinworks. Pistes 11 à 13 enregistrées en décembre 2018 et masterisées par Carl Saff en 2019. Pistes 14 à 17 remasterisées par Carl Saff en 2019.
Les pistes 11 à 17 sont des bonus des rééditions CD et double-LP sorties par Computer Students en 2019 (nommée Boy Man Machine +), absentes de l'édition Orange Milk Records d'origine. Mine, A Room et The Tapping sont des morceaux auparavant inédits. A Voice, My Face, A Cry et Knuckle sont les 4 titres de l'EP/7'' A Voice, sorti en 2012.
line up
John Mengerink (batterie), Gregory Packet (guitare), Dustin Keith Rose (voix, guitare)
Musiciens additionnels : Bob Brinkman (basse sur His Reflection)
chronique
Garçon, homme, machine. C'est une destinée minime – plus et moins qu'un résumé. Un protocole. Tu sors de l'école – financée par l'Usine ; où tu apprends les compétences de base, selon ton futur secteur d'affectation, ce qui sera ton rôle, ton rang dans l'Usine ; col bleu, col blanc, briseur de grève ou agitateur qu'on rompra à son tour (en exemple, pour montrer que quand-même, à cette binarité, il y a un dehors – mais que surtout, il ne faut pas s'y risquer). Tu pars directement – encore jeune, efficient – à l'Usine. C'est une évolution – souhaitable, souhaitée, plus bas que ça même dans la logique du déroulé : c'est comme ça, pourquoi chercher autre chose ? Garçon => Homme => Machine. C'est l'aboutissement. Au bout il y a la casse mais qu'est-ce qu'on y peut, qu'est-ce qu'on pourrait bien y faire ?
Drose, c'est le plus littéralement qu'il se puisse – dans le contexte d'une musique qui ne soit pas jouée sur des machines purement électroniques, ordinateurs ou boîte, mais sur des instruments activés en temps réel, continu, actuel, par des membres, des corps – « de l'indus ». Le rythme des outils ramené dans le temps du loisir, les intervalles dans les 2/8, 3/8. L'Usine, encore – elle est dans tout plaisir, elle est dans toute douleur, source et destination, tout se calcule en fonction d'elle. Les souvenirs et l'oubli, le sommeil et les moments d'hyper-activité. Fordisme appliqué, intégré – accepté, cochez-les-images-où-il-y-a-des-transpal. Taylorisme métabolisé – mais sans les Swifties, celui-là, ça ne remplit pas des stades, seulement des entrepôts.
boy man machine (je crois que les minuscules sont importantes, pas voulues pour le style seulement ; idem pour l'absence de virgules ou autres signes). Pas de femmes, dans cette fabrique ? Peut-être que si. Sans doute qu'il y en a qui bossent là. Des sœurs, des mères, des célibataires aussi endurcies que les cals aux mains de tout le monde ici. Mais là ce sont trois mecs qui tapent et vocalisent – balancent des mots dans les rythmes et les bruits. Personne ne pense à personne – sauf comme unité, pièce de l'ensemble. On ne désire pas, on calcule. On optimise. Il faut, sinon le corps ne va pas suivre. L'Usine est l'Idole. On s'en contente – au sens plein, on en jouit. L'aliénation n'est pas qu'un mot ? On s'en fout... On n'a pas lu celui-là dans le manuel – par conséquent, ça ne doit pas exister.
Drose – sur l'album ; sur les titres de l'EP qui figurent sur la réédition, déjà – peuvent rappeler les premiers Swans, c'est vrai, formellement, pour la rudesse, la sécheresse lourde du son, de la frappe. On l'a dit, on le lit. Seulement, c'est encore... Moins que ça. Moins habité d'humanité. Ça ne passe pas le stade de la constatation – là où Gira & Co., même dans la phase de leur trucs où ils s'efforçaient de ne faire qu'énoncer l'horreur pour mieux l'incarner (sur Filth, sur les quelques EP d'après, jusqu'à Young God inclus, au plus loin – ensuite ça devient autre chose, à mon avis), ne pouvaient empêcher qu'un distance s'installe, qu'on soit rebutés, fascination ou pas. Ici... Non. On constate, nous aussi. On enregistre. On jouit comme eux de cette dépense brute, ciblée, concentrée. Au début, on ne sent même pas que ça tire, que ça se tend sans fin, trop durement, trop longtemps. Ensuite le fracas retombe – on sent ce qu'il étouffait de peur, alors, de frustrations, de non-connu, d'inconnaissable, d'impossible. S'il y a une sorte de « blues », là-dedans – des machines, de l'outil-humain – c'est celui de ne pas pouvoir faire encore plus, plus sommaire, plus géométrique, plus puissant, plus fonctionnel (une sorte de sens brutaliste en musique). S'il existe une mélancolie, derrière, c'est peut-être seulement celle de la conscience minimum, qu'on peut avoir de ça – de l'obsolescence programmée, de l'usure qui progresse, aussi fort qu'on puisse se blinder.
C'est une toute petite – c'est la seule ouverture. Un point d'émergence qu'ils ont l'intelligence de ne pas dépasser. C'est parfois superbe – His Reflection, qui conclut l'album tel que paru la première fois, est un magnifique dernier mot, saisissant dans sa beauté atone. C'est déjà là, disais-je, dans les morceaux-bonus, enregistrés plus tôt – en formes à peine plus revêtues de chair, avec un peu plus de variations, de changements, des breaks sur telle ou telle plage. Ces différences à priori infimes font que l'écoute enquillée dans ce sens là – celui des rééditions – donne l'impression, à partir de la plage 11, qu'une sorte de souffle surgit (qui ne serait pas que l'air déplacé par le mouvement des chaînes de montage). Dans n'importe quel ordre, il est inconcevable, une fois lancé le mouvement, de s'interrompre avant que tout soit passé. Ça tourne, on ne peut rien arrêter sauf à détruire la source, le générateur, sauf à couper manuellement le circuit d'alimentation – au risque d'absorber la décharge. A Room est poignante, tiens – une espèce de metal joué par le Contrôleur, qui découvre un mouvement qui s'appellerait « glissé ». Il y a bien un changement, au fond, si – de ces prémisses au disque long, LP. On se demande, en l'état, si ça pourra partir ailleurs – on en voit pas trop comment ça parviendrait plus loin.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
My pleasure !
Je ne les ai pas vus en concert en fait (ratés pour d'assez connes sombres raisons, quand ils étaient passés à Lyon et que j'y vivais encore) mais tous les retours que j'ai eu là-desssus allaient dans ce sens, oui ! (Bon, ça m'aura au moins valu de ne pas voir Jessica Neuf Trois une fois de plus, ce coup là, allez...).
Message édité le 06-11-2024 à 20:32 par dioneo
- Note donnée au disque :
- moustache › Envoyez un message privé àmoustache
Excellent cet album !!! J'écoute pas mal de Black Metal en ce moment et l'ambiance ne dépayse pas trop. Merci pour la découverte Dioneo. En concert ça doit être un carnage !
Message édité le 06-11-2024 à 20:23 par moustache
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Faut les faire revenir jouer dans nos contrées pour corriger ça... Avec YC-CY tiens, justement, ça ferait une parfaite double-affiche. Ou La Race en plus, allez, en triplette pour achever tout le monde. (Une bonne occasion de vendre très cher des bouchons d'oreilles à l'entrée ?)
Message édité le 06-11-2024 à 18:58 par dioneo
- Note donnée au disque :
- sergent_BUCK › Envoyez un message privé àsergent_BUCK
Pas sur que ce soit de pastilles au miel dont il a besoin le Dustin, je pense plutôt qu'il faudrait un séjour en Iron Lung à ce niveau là.
à la réécoute, ce disque fout toujours autant les jetons, tout en étant à la fois Grand Guignolesque à souhait... très sous estimé si vous me demandez.
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Non, on s'y fait jamais tout à fait, au chant dans The Body, même quand on en a une douzaine de disques.