Meldamor ? Prayers avec une fille derrière le micro au lieu d’un mec. C’est court pour une chronique, un peu trop simple mais il y a de ça puisque c’est David Parley qui gère l’instrumentation. Pas de revendication cholo goth pourtant et Mel n’est pas Rafael donc forcément les lignes s’adaptent à sa voix. Une voix que j’apprécie d’ailleurs, brute, pas technique mais sincère comme si la jeune femme tirait sans cesse au maximum sur sa gorge; voilà qui confère une aura sèche et agressive à la musique du duo qui développe sa propre imagerie entre bikers et chevaliers. Ce premier album est une usine à tubes, des mélodies synthétiques sombres et rêches, des beats claquants, des roulements de toms électroniques fleurant bon les 80’s et ce timbre décidément ultra sexy dans sa puissance intrinsèque. Il y a quelque chose d’un combat contre les dragons dans cette musique, avec épées et tout, mais sur une Harley plutôt qu’un noble destrier. Plus le disque évolue plus Mel Parley dévoile les capacités d’une voix moins axée sur la scansion que dans Prayers, permettant même un ralentissement et une forme de mélancolie décalée sur ‘The golden rule’. Etrange duo que ce paladin motard et sa dulcinée cloutée mais qui, à l’instar de Prayers (oui, j’y reviens sans cesse), offre une vraie fraîcheur de démarche au sein de la dark wave. 4,5/6