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The Teen Idles › Minor Disturbance

ep • 8 titres • 9:43 min

  • 1Teen Idles0:44
  • 2Sneakers1:27
  • 3Get Up and Go0:52
  • 4Deadhead1:19
  • 5Fleeting Fury1:19
  • 6Fiorucci Nightmare0:44
  • 7Getting In My Way (live)1:02
  • 8Too Young to Rock2:00

informations

Enregistré par Don Zientarra au Inner Ear Studio. Too Young to Rock enregistré live le 6 novembre 1980 au 9:30 club. Produit par Skip Groff.

line up

Geordie Grindle (guitare), Ian McKaye (basse), Jeff Nelson (batterie), Nathan Srejcek (voix)

chronique

Tout est là ! La croix noire sur la pochette – cette fameuse marque qu'on traçait à l'entrée des bars, les soirs de concerts punk, sur les mains des moins de vingt-et-un ans, pour dire « pas d'alcool pour celui/celle-là », et que lesdits s'approprieront bientôt comme un emblème : « on ne boit pas, on ne se drogue pas, on ne baise pas (sans engagement) ». Ian McKaye à la basse – futur fondateur de Minor Threat (puis Fugazi), qui monte son label, Dischord, pour pouvoir sortir le truc. Les thèmes y sont déjà – l'éthique et l'attirail straight edge donc : la fameuse croix sur l'image (même si McKaye, plus tard, dira du morceau ainsi nommé, Straight Edge, écrit pour Minor Threat, qu'il n'avait jamais voulu en faire la ligne de conduite d'un mouvement) ; Dead Head – morceau à charge, contre les fans du Grateful Dead, qui finit par une citation d'un morceau des hippies en question (le gag étant que ladite chanson, Casey Jones, doit être à peu près la seule, dans leur répertoire, qui puisse passer pour une mise en garde contre l'abus de substances)... Même le titre semble amorcer les futures œuvres du mec – Menace Mineure/Perturbation Mineure, vous voyez le rapport ? Le batteur restera le même, aussi, d'un groupe sur l'autre – Jeff Nelson, également co-fondateur du label, en passant. Tout, donc. Tout ?

Eh bien pas tant que ça. Il manque encore « le cran » pour que ça parte ailleurs. Ici, oui, le punk hardcore s'invente – mais comme un peu partout ailleurs autour, à peu près au même moment à Washington et dans d'autres villes. « C'est important » ? Peut-être. Ça va vite. Certes. Ça joue fort, et à l'essentiel. D'accord. Ça braille – ce n'est pas McKaye tiens, d'ailleurs, au micro, là-dessus, mais un certain Srejcek (qui sera plus tard dans Youth Brigade – celui de D.C. encore, pas celui de L.A.). Ça ne fait guère de différence, il faut admettre – on aboie semblablement ou à peu près, à l'époque, dans un paquet de groupes. C'est rude. Un certain Henry est remercié goguenardement à la fin du morceau-titre – quarante-quatre secondes en ouverture de l'EP. On se dit que c'est peut-être Henry Garfield – futur Henry Rollins, alors pas grand chose de plus qu'un punk parmi d'autres, et qui vivait encore là-bas, pas encore californien. Tout est rude et basique, nerveux, dur... Mais pas encore tout à fait sec – comme on dirait d'une peinture fraîche, ou d'un mioche à peine sorti, dans ce sens là, oui ; mais aussi dans le sens, donc, où sera « sèche » la musique de Minor Threat, un peu plus loin – à peine mais essentiellement – que tout le reste de cette scène là. Sèche parce que proprement asséchée – débarrassée du moindre pète de gras (fût-il de la nature des cambouis), les poussées d'hormones éradiquées (ne serait celles d'adrénaline), les lubrifiants interdits – il faudra que la mécanique lance, fasse, se fasse mal.

Ici, donc... On n'y est pas encore – de très peu, d'un infime (mais indéniable) iota. Il reste des traces, des auréoles de crétinerie adolescente – tous doivent avoir dans les dix-huit ans, des restes d'humour gênant, de bêtise pas bien méchante leur colle encore un peu derrière les oreilles, nonobstant la gnaque, l'envie d'en découdre sans niaiser. Une maladresse de jeu demeure, qui englue un peu le truc malgré les coups de speed – les mecs vont un poil trop vite pour eux-mêmes, ça encombre parfois la chose d'une raideur un peu tétanisée, là où bientôt, c'en sera une qui snobera, ignorera sa douleur. Mais c'est bien, oui, déjà – ça fait du bien, ça fait plaisir, dans ce registre rapide/simple/direct, les jours où on a envie de remonter aux sources pour voir ce qu'il en était vraiment, se rappeler si ça vaut encore le coup, d s'envoyer ça. Ouais : ça vaut. Ça ne dure même pas dix minutes, en plus. Pièce historique ou pas, ça reste un bon moment – réjouissant de trois fois rien, d'intentions tout-juste dites, de barre passée de justesse alors que le truc, à vouloir trop d'un coup, trop vite, aurait pu se vautrer. Non. Ça y parvient. Et rien de plus – et pourquoi plus ? Et pourquoi ce morceau live au son dégueulasse, ultra-brouillon, à la fin du disque ? Et pourquoi pas ? Ça cale la chose, allez, avant qu'ils passent ailleurs, à autre chose. Regardez bien, guettez ! Trop tard : ils ont filé !

Bon
      
Publiée le mercredi 25 septembre 2024

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