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Beginner › Advanced Chemistry
- 2016 • Vertigo Berlin 06025479 • 1 CD
cd • 12 titres • 48:28 min
- 1Ahnma4:14
- 2Es War Einmal4:41
- 3Meine Posse3:42
- 4Schelle4:41
- 5So Schön4:07
- 6Rambo No. 54:05
- 7Kater3:33
- 8Rap & Fette Bässe3:42
- 9Spam3:21
- 10Thomas Anders3:11
- 11Macha Macha4:11
- 12Nach Hause4:44
informations
Enregistré et mixé aux La Boom Studios, Hambourg par Kaspar « Topf » Wiens. Produit par Denyo, Eizi Eiz, Fidjikirs et Tropf.
line up
Jan Delay (voix), Denyo (beats, voix), Eizi Eoz (beats), Fidjikirs (beats), Tropf (beats), DJ Mad (platines)
Musiciens additionnels : Gentleman (feat sur Ahnma), Gzuz (Gzuz 187) (feat sur Ahnma), Samy Deluxe (feat sur Meine Posse), Dendemann (feat sur So Schön), Megaloh (feat sur Thomas Anders), Haftbefehl (feat sur Macha Macha)
chronique
Encore une découverte de hasard – accidentelle, relevant même en l'espèce, relevant même d'une sorte d'erreur. J'avais emprunté ce livre à la médiathèque – Béton Rouge de Simone Buchholz ; polar hambourgeois très atmosphérique, sensible, sensitif et touchant, presque sans intrigue. Une citation, un extrait de chanson figurait sur la page d'ouverture – tirée du morceau Nach Hause, par le groupe Absolut Beginner. Inconnus de moi, l'une et l'autre. Évidemment, avec ce nom – la poésie nocturne et urbaine, simple et vaporeuse, triste et vivace des mots prélevés, ne contredisant pas du tout cette impression – j'ai cru, en y allant voir, tomber sur un groupe « cold », new-wave, adepte du Bowie berlinois.
Raté.
Beginner – qui au vrai avaient laissé tomber le « Absolut » presque quinze ans avant que ne sorte cet album – c'est indéniablement du hip-hop, à la place. Du claquant, du groovy – pulsé de booms et de baps ; infusé funk, reggae, dub, mais pas foncièrement passéiste, bloqué sur un âge d'or où c'était la norme, ces matériaux là. Des sons synthétiques, aussi, colorent, corrodent, magnifient ou ternissent les rythmes, les beats, changent le poids des prod, des instrus. Le son est lourd, gorgé de sucs – mais le souffle, en effet, mélancolique... Enfin il me semble. Je ne parle pas allemand, je ne saurais suivre en direct le propos, le flow. Encore une fois pourtant je la sens qui s'infuse, s'infiltre entre les joints des fenêtres, qui flotte sur les docs, entre les bâtiments : cette brume de saison post-industrielle, cette ambiance de ville méprisée des capitales où peuvent se régler les comptes, se tramer les trafics à l'abri des coups de filets « grandes causes », des regards internationaux. Tristesse, oui, résignation. Mais une curieuse douceur, un beauté flottante, un courant de chaleur – entre les armatures, les basses pneumatiques, les samples hachés ou cousus-main, les chœurs soul matifiés au monoxyde, les « backs » et les scratches flashy qui jettent leur lumière tranchée sur tout ça. Et puis d'occasionnels coups de connerie récréative, aussi, des jeux de mots foireux pour évacuer la pression – Rambo Number Five... C'est bon, vous l'avez ?
Un album bling et déprime, c'est ça. Chimique, charnel, pudique, grande gueule – grosse voix et fines étoffes, toile émeri et reliefs cachés dans les plis. Pas surprenant, au fond, que l'autrice plus haut citée soit allée les chercher, eux – pour camper d'emblée le décor, donner envie d'y aller (à Hambourg, donc), communiquer en même temps l'impression que non, pas la peine, il n'y a rien à gagner ici. Sauf quelques bières – quelques spliffs peut-être, avec eux. Conforter ou non – pour voir, il faut voir – l'impression qu'être quelque part, c'est toujours mieux que rien mais qu'ici ou ailleurs... Qu'on n'y peut pas grand-chose et que c'est de là, justement, qu'on est capable de tout. De quelque chose, d'imaginer, de faire, insignifiance ou non – c'est mieux que rien, que seulement « mieux que rien » ? Pas rien...
Revoilà Nach Hause, tiens, d'ailleurs – dont le titre, au fait, veut dire, « (aller à) la maison ». Mais qui parle justement de n'y être jamais – de la vie en tournée ou en exil, je ne suis pas sûr, ça se brouille au fil des couplets. Oui, j'ai entré ça dans le traducteur. Qui parle de taxis réservés et de s'y laver les dents, de dormir dans un train. Qui évoque les « anti-antifa qui manifestent contre leurs femmes de ménage zanzibaries ». L'instrumentale est toute de profondeurs synthétiques, d'une beauté enveloppante – carrément cloud, distante et matérielle, la gueule dans les textures, les yeux bloqués sur les à-plats et les volumes. Ça parle de rentrer au pays, d'y être accueilli en étranger – par ce que d'autres, avant, vous ont léguées leurs faces des pas-nés-ici, quand bien même vous, vous n'auriez avant ce voyage jamais quitté le territoire, les bâtisses près du port ou du périph, ou du centre. Ça parle de retourner du pas-assez d'un ailleurs entre-vu au manque familier du quotidien, cette absence d'un truc qu'on ne saurait nommer, catégoriquement définir, parce qu'on ne l'a jamais tenu entre ses mains, vraiment. « J'ai besoin de l'Alster, j'ai besoin de l'Elbe, j'ai besoin des marins/Parce que sans eau, je ne suis rien comme un sachet de thé... ». Gros coup de blues. Gros coup de pompe. Le crépuscule, autour, qui irradie.... J'ai bien fait de le lire, ce bouquin. Je n'ai pas été mal avisé, allez – rien que pour cette plage finale ; le reste a suivi, suit, suivra – d'aller voir de quoi il retournait, qui était ce groupe, ce que c'était, au juste, que ce disque.
(Mais alors, maintenant... Va-t-il falloir, encore, que j'apprenne d'autres langues ?)
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Lorsqu'on y est, c'est "zu Hause", de mémoire. Ou "heim", comme "home" chez les frangins saxons.+
(Bitte, oubliais-je)
Message édité le 27-09-2024 à 13:02 par born to gulo
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ach, danke, j'ai ajouté la précision. (C'est logique en plus, une partie du texte dit "je veux rentrer/ramène moi à la maison", apparemment).
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
"Nach Hause" c'est "à la maison" au sens de "aller à", au cas où...