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Satyricon › Volcano

cd • 8 titres

  • 1With ravenous hunger6.40
  • 2Angstridden6.22
  • 3Fuel for hatred3.53
  • 4Suffering the tyrants5.07
  • 5Possessed5.21
  • 6Repined bastard nation5.44
  • 7Mental mercury6.52
  • 8Black lava14.31

informations

Enregistré aux studios Puk, Dandemark, Aout-Septembre 2001 par Michael H. Fernando et Satyr et à Barracuda, Norvège, Octobre-Novembre 2001 par Erik Ljunggren. Mixé par Critter et Satyr aux studios Puk, Mars-Avril 2002. Produit par Satyr.

line up

Frost (NOR) (batterie), Satyr (Voix, toutes guitares, electroniques)

Musiciens additionnels : Anja Garbarek (voix additionnelles sur 2, 7 et 8), Erik Ljunggren (programmation et claviers additionnels)

chronique

  • metal extrême...

Au moment de donner mon avis sur «Rebel extravaganza», je mettais ma main à couper qu’il ne serait pas battu… et bien je garde ma main. Et en écho à ce que l’on éprouve, d’abord, à la découverte de «Volcano», je commence cette chronique par ce bémol. Mais comme nous en prévient sa pochette, «Volcano» arrive lentement… il s’insinue, il semble passer froidement à côté de vous, malsain et sans aspérité… il semble passer lentement à côté de vous, et vous à côté de lui. Mais tout arrive à point à qui sait attendre, et si «Volcano» ne possède pas cette force de l’étendard que portèrent en leurs temps «Nemesis… » puis «Rebel… », c’est un colosse de métal, de froideur, de haine et d’insanité. Le son déçoit d’abord : il est impeccable, mais où est passée la stridence de «Rebel… » ? Tout cela est plus sourd, dense et compact… à la longue, oui, il devient oppressant. Et puis tout cela est tellement moins rapide… les riffs s’incrustent pourtant, peu à peu. Un peu partout au-dessus de la suie des guitares se tisse parfois le fil coupant d’un aigu de scie musicale et fantôme, comme un détail horrible et parfait. «Volcano» tire de son prédécesseur les leçons de ces mélodies plates, glaciales, sans complaisance et dont le but unique est de vous arracher malgré vous ce rictus négatif et atroce de la haine misanthrope. Les morceaux sont souvent plus courts qu’à l’accoutumée mais ils gardent ces structures à la fois rudes et complexes, succession de couplets directs et sur-efficaces et de plans lourds et répétitifs, sobrissimes mais aux mesures impaires dérangeantes et mouvantes, qui finissent par vous plomber le crâne et l’humeur à force d’austérité… du rebelien «With ravenous hunger», au blackissime «Possessed», en passant par le punk «Fuel… », ou le chef-d’œuvre «Suffering de tyrants», toutes les pièces de «Volcano» possèdent leur centre, leur césure étouffante, leurs passages éprouvants. Mais il y a dans ce «Volcano» brut et à angle droit un raffinement discret et qui ne se trouve pas seulement dans la terrible intelligence de sa facture fondamentale, mais dans ces détails qui deviennent gigantesques… cette voix féminine plus trip-hop que métal et dont les surprenantes apparitions nous transportent à chaque fois dans une autre dimension de la déraison que celle, grise et âpre, où s’ancre l’album… ces sons venus d’ailleurs, explosions distantes, aigus d’ectoplasmes… ces moments magistraux où la guitare retrouve soudain les grandeurs mélodiques du passé («Repined»…) et en transcende les riffs purement cliniques du Satyr d’aujourd’hui. C’est encore ces enchaînements de rythmes brisés, riffs plombés, non-mélodies… cette volonté manifeste et indéfectible de ne pas vous plaire, de vous tourner le dos, de vous déranger… et d’arriver immanquablement, et malgré vous, à vous mettre à genoux. «Mental mercury », «Black lava », deux perles noires, et autres «Suffering the tyrants» usent plus volontiers de la mélodie, voire de la mélancolie qu’elles insinuent lentement à travers leurs riffs où dans l’accompagnement harmonique du mur de guitares, d’une nappe de claviers, pour ouvrir ce «Volcano» à d’autres gouffres sombres que ceux de «Rebel extravaganza». Déçu d’abord, puis interpellé, intrigué, puis subjugué… then «Possessed» ! Voilà ce que réserve le nouveau recueil de Satyricon. Une épaisseur de guitares aux dissonances poisseuses, un batteur de légende, des rythmiques meurtrières et des breaks de psychopathe glacé… le malaise fangeux et cérébral dans lequel a plongé Satyricon, et dans lequel il nous entraîne. Un album à la hauteur du groupe et de sa carrière, c’est tout dire. Un album que l’on doit, malgré sa laideur, laisser lentement entrer en soi pour en sentir les mauvais parfums. Je ne sais pas ce qu’en diront d’autres… et après tout, encore une fois, «Volcano» ne fera peut-être pas autant «date» que ses deux prédécesseurs… mais pour moi : c’est 6/6. «At my signal : unleash hell…

note       Publiée le lundi 7 octobre 2002

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Note moyenne        92 votes

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stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

En réécoutant les disques de la première période, je me demande bien comment Satyricon a pu switcher vers ce son là? J'ai toujours pris soin d'éviter Rebel Extravaganza pour une raison inconnue, mais j'imagine que ce disque contient la réponse. En tout cas, Volcano reste pour moi la pierre angulaire de leur discographie.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Notre batteur qui est fan est en train de me convertir à ce groupe. C'est vraiment excellent, j'avais jamais capté cette touche 'black'n'roll' décelable dès le départ finalement même si bien cachée. Ca donne un 'groove' vraiment génial. ca sent les achats en fin d'année...

stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

Tous les disques de Satyricon sont dignes d'intérêt (encore que le tout dernier est difficile d'accès je trouve), mais celui-ci est leur chef-d'oeuvre.

Message édité le 22-01-2024 à 22:12 par Stickgrozeil

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

N'étant pas particulièrement fan de black metal, je n'en ai pas moins une véritable estime pour les meilleurs représentants du genre. Estime acquise, par exemple, par l'écoute de cet album qui monte doucement en puissance jusqu'au deux dernier morceaux dont l'enchaînement est superbe : "Mental Mercury" suivi de l'épique "Black Lava", les structures alambiquées servent complétement la musique qui laisse l'auditeur à genoux.

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The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

Vraiment classe cet album. Pas extrême du tout, mais bien sombre. J'ai vu le groupe en live à Budapest et ça tue !

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