Ce n’est pas tant que Empyrean soient un groupe original, l’influence des Fields of the Nephilim est notable, pourtant leurs arrangements, leurs harmonies, ne sonnent pas si conventionnels que cela au final. Les Anglais ont fait le choix d’un mixage plaçant chant et batterie en tête, ensuite la production est relativement dépouillée notamment concernant la guitare; celle-ci développe des sonorités claires et froides renforçant cette impression sèche et dépouillée. Selon les chansons, c’est comme si la mélodie reposait presque exclusivement sur la paire voix/rythmique, la gratte ponctuant par quelques accords ('View through the crystal'). Une chose est certaine, la rythmique est très active, le batteur propose un jeu développé passant du binaire aux roulements de tambour, avec quelques passages tribaux et une activation des charlestons/cymbales constante mais discrète au mixage. Le combo n’est pas adepte de la linéarité, il n’hésite pas à casser, repartir sur un thème neuf, offrir des intros, des accélérations, des ponts, sans chercher le traditionnel couplet/refrain ni le renier à tout prix. Les paroles paraissent importantes, elles décident probablement de la structure des titres et de l’adaptation des mélodies. Se dégage de l’album un feeling volontiers vespéral, carrément nocturne au sens méditatif selon les passages. Si chaque morceau est en droit de revendiquer sa propre identité, écouter le disque d’une traite, comme un tout, sonne assez naturel également. La voix est agréable, grave, profonde, habitée, sans en faire des caisses, le mec se sent suffisamment à l’aise derrière son micro pour cela. Si les enchaînements sonnent parfois légèrement scolaires dans la volonté de bien faire à tout prix, ils n’en sont pas ratés ni malséants pour autant. Qui plus est, et chapeau à nos goths, les compositions dépassent toutes les cinq minutes, voire les six, sans que l’on ne ressente réellement de longueurs ni de redites; un bon point donc… ‘Of faithless men and fallen Kings’ n’est pas un chef-d’oeuvre mais on sent que le groupe a cherché à proposer quelque chose de soigné avec un vrai fond et il y parvient, avec même un vrai hit (‘Mirrorland’) en guise de final. Cet unique opus plus typé qu’il n’y parait est comme ces films de série B indispensables dans une collection que l’on regarde parfois plus que certains chefs-d’oeuvre.