Au début, j’étais un peu circonspect face à cette Tödin… Déjà, quand on est mort, venir emmerder les vivants pour leur rappeler qu’ils vont mourir, c’est pas très classe mais surtout, cette dark wave minimale avec vocaux féminins désenchantés récités plus que chantés, on commence à connaître par coeur. Bien sûr, je goûtais l’humour des paroles de ‘Ich bin schon tot’ ( ‘I like Peter Murphy, ici baue eine Haus’), c’était bien fait dans le genre mais allais-je m’enfiler un disque entier ainsi ? Dès ‘Im Schatten’, je réalisai mon erreur. Dark wave dansante toujours mais voilà que tout soudain, ce chant blasé se mue en quelque chose de nettement plus colérique. Ceci me parle et les petites mélodies glaciales collent à merveille. Pour ‘Angepasste Spiesserschweine’ (porcs philistins conformistes), c’est l’aspect irrésistible de la petite loop mutine et la mélodie moqueuse mais pas si inoffensive sur le fond qui me séduisent; c’est du déjà entendu mais c’est rythmé, mi figue-mi raisin, avec un aspect hypnotique. Finalement Mademoiselle la Morte a une palette assez variée vocalement et ne manque pas d’idées pour éviter toute forme de monotonie. Ces ‘Monsieur’ qu’elle lance au départ de chaque strophe de ‘Gift’, ça claque, ça annonce une mélodie plutôt bandante. Tout ça pour conclure avec un ‘Nacht’ instrumental purement dark ambient et fort réussi de près de dix minutes. Au final, je ne suis plus circonspect du tout et pour achever de me convaincre, je me rappelle que le label esthète Minimalkombinat ne sort pas n’importe quoi; parfait pour quelqu’un comme moi qui ne croit guère aux singles digitaux et aux K7s. Très chouettes en fait, ces visites de la Morte… 4,5/6