‘Pantomime’: art du mime ou pièce mimée… ‘Phantomime’ est donc un vocable qui stimule prodigieusement mon imagination, être un fantôme serait-il un art ? Et que définit-on exactement par ce terme ? Là aussi, les interprétations sont multiples mais ne ravissent pas la vedette au centre d’intérêt de cette chronique, Double Echo, le groupe (encore un duo) dont tous les spécialistes s’étonnent qu’on ne mentionne pas davantage qui nous livrent ici leur premier opus. Effectivement, on tous les ingrédients de la séduction mais avec davantage de relief que nombre de groupes cartonnant dans le genre aujourd'hui: rythmiques pêchues, guitares tantôt cold, tantôt plus inquiétantes (‘Plain sight’), un jeu de synthé créatif alternant entre effets planants ou ambiances plus obscures... Même s’ils le réussiront encore mieux sur le disque d’après, les Anglais opèrent une fusion audacieuse et réussie entre new wave et gothic rock soft, un peu comme The Danse Society à l’époque ou Clan of Xymox. Là encore, le combo n’a pas sa recette qu’il applique sur chaque titre, pas question de linéarité, à commencer par les rythmes qui ne se limitent pas à un unique BPM; le ton est musclé, parfois plus tribal (‘Remains’), avec des constructions évoquant l’âge d'or d’une cold wave réellement noire comme la pratiquaient notamment les Cure (‘The wake’). Le clavier est très à l’honneur, parfois ample (‘Metropolis’, toujours l’influence de Robert et sa bande), parfois juste en soutien; chant encore masculin exclusivement, profond, réverbéré sans en effacer les contours. Ce qui pêche encore un chouia, ce sont les mélodies, non qu’elles soient mauvaises, au contraire; elles seront simplement plus percutantes par la suite mais c’est déjà très efficace. Solide essai donc dont on s’étonne qu’il n’ait pas eu plus de renommée, un peu comme The Danse Society à l’époque, une sororité un peu maudite ou un manque de goût des auditeurs/trices ? 4,5/6