Black Sabbath › The end (vidéo)

Ils l'avaient annoncé. Black Sabbath, en 2017, c'est fini ! Après un retour discographique inespéré en 2013 avec "13" et une tournée promotionnelle, Ozzy, Geezer et Tony (Bill Ward n'a pas été retenu dans la reformation) ont décidé de réaliser une dernière tournée mondiale puis de s'arrêter et de se séparer à la conclusion de celle-ci. Et c'est donc chez eux, à Birmingham, qu'ils ont décidé de jouer leur tout dernier concert, le 4 février 2017. L'album live "Reunion" retraçait le concert de reformation du groupe, à Birmingham fin 1997, ce "The end" (rien à voir avec le mini-album du même nom sorti en 2016) représente quant à lui le témoignage vidéo de ce concert d'adieu. La boucle est bouclée. J'aime bien ce genre d'objets qui marque la fin (ou le début, c'est selon) d'une ère. Il y a un charme et une émotion particuliers derrière ces enregistrements. Et là, pour Black Sabbath, c'est vraiment une page importante qui se tourne. 50 ans de carrière, l'invention du heavy metal avec des riffs magistraux et cette voix... Putain, Ozzy quoi ! Et voilà, en février 2017, c'est fini, dernière fois sur scène pour un concert complet du groupe. Sur cette dernière tournée, le groupe a décidé de se focaliser sur ses grandes années, celles de leurs débuts et plus précisément leur 4 premiers albums (avec deux petits intrus mais tous des années 70). Le concert commence doucement avec des "Black Sabbath" et "Fairies wear boots" un peu timide. On se rend compte que le son est propre, très propre, un peu trop. Certes, c'est clair et on entend vraiment tout à la perfection, mais ça manque de lourdeur et de folie. Le groupe est un peu sur la retenue. Sur ce début de concert, j'ai l'impression de voir un groupe qui joue une belle partition, de manière très académique, mais sans passion. Heureusement, la suite sera meilleure. Dès "Under the sun / Every day comes and goes", ça s'excite un peu. Et même si les musiciens restent statiques, la performance se fait plus puissante. Et là, faut avouer que même avec un peu moins d'énergie, ça reste un plaisir de voir ce dernier concert. On assiste à un enchaînement de morceaux intemporels et fabuleux, pendant près de deux heures, super bien interprétés. Geezer, Ozzy et Tony sont présents au rendez-vous, ils jouent leur partition avec sérieux. Et Ozzy, toujours là, imperturbable... Ça fait 15 ans facile qu'on le voit sur scène tel un vieillard mais quand il chante, c'est magique tout simplement. "War pigs" est un grand moment de ce concert, le public se réveille et le résultat est super émouvant. Niveau set-list, on retrouve quelques pépites relativement rares sur scène comme "Hand of doom", "Rat salad", "After forever" ou le méconnu de "Technical ecstasy", "Dirty women" avec un solo final fabuleux de Tony Iommi. On peut aussi noter un medley un peu frustrant, entièrement instrumental, avec trois titres qu'on aurait aimé en entier. Ils sont même allé déterrer "Megalomania" !!! Franchement, même avec un départ tiède et une performance manquant de folie pure, ne faisons pas la fine bouche, on a 1h45 magique tout simplement. Les musiciens de session ne sont pas en reste. Tommy Clufetos fait le job avec une frappe précise et lourde. Il est un excellent remplaçant à Bill Ward, dans un style manquant juste d'un peu de groove purement jazzy qui faisait la singularité de Bill (on le remarque particulièrement sur le solo de batterie de "Rat salad"), parce que pour le reste, il est impressionnant. Adam Wakeman, de son côté, est plus discret avec quelques claviers en arrière plan et par moment l'utilisation d'une guitare pour seconder Tony. Enfin, le concert se termine bien évidemment avec un "Paranoid" survolté et explosif avec un public déchaîné qu'on entend s'époumoner par-dessus les musiciens et le chant d'Ozzy. Voilà, c'en est fini, et plus de 7 ans plus tard, c'est toujours le cas, pas de réunion, rien. Et avec l'âge qui n'épargne personne, on peut penser qu'il n'y en aura pas d'autres. En bonus, il est à noter la présence de 5 titres de répétition, filmés en studio et présents en plus sur un CD audio supplémentaire. Il s'agit de 5 morceaux non présents sur ce concert et venant de la même période ('70-'72) et le résultat est vraiment excellent. Le son est plus brut de fonderie que sur le concert. "The wizard" et surtout le jazzy "Wicked world" montrent une autre facette plus technique et moins binaire que les morceaux interprétés durant le concert alors que "Changes" clôt de manière mélancolique et belle cette vidéo historique. Voilà en tout cas des bonus super intéressants, une fois n'est pas coutume ! Merci pour tout !