The Red Moon Macabre › Kabuki witch

L’idée que la lune rouge se rende au Pays du Soleil Levant ne relève-t-elle pas de la plus absolue logique ? Dans le flot ininterrompu de sa bouillonnante créativité, Renzo Tellez nous emmène pour une escapade exotique le temps de six chansons ne variant pas particulièrement dans la forme par rapport au style habituel du projet mais dans les textes se focalisant exclusivement sur des histoires de magie et de sorcellerie se déroulant au Japon. Certes l’artiste a de la bouteille mais je demeure stupéfait de ce don pour pondre autant de bons morceaux sans faillir. La guitare est son instrument et à l’instar des grands tels que Iommi (une influence notable, flagrante sur ‘Oni mask’ qui doit beaucoup à Black Sabbath en version deathrock), notre homme a le sens du riffing, la clef de voûte de ses constructions. A partir de là, la maitrise de la partie rythmique, des arrangements, étant assurée également, il construit ses chansons à la manière d’un conteur, sans se soucier des structures couplet/refrain; c’est clairement la guitare la maitresse de bal, assurant l’ambiance au travers des sons, la magie de par ses lignes et la voix scande le rituel. On pourrait craindre une production uniforme mais pas du tout, Renzo sait ménager les zones de respiration, de libération, de tension, assurer un mixage où chaque partie dégage l’énergie nécessaire au moment adéquat (en plus d’être un musicien ultra doué, l’Américain maîtrise la technique de studio), ajouter une petite ligne de clavier (‘Winter Wolf’) pour ajouter un zeste de diversité. Ce pèlerinage en terre nippone n’est pas de tout repos, ‘Kabuki Witch’ est un disque âpre, tendu, très sombre, clairement pas le plus fluide en termes d’harmonies, on y sent du combat, de la violence interne mais ainsi en va-t-il de l’occulte, rien n’est gagné sans effort. Un mini remarquable.