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Blue Öyster Cult › Heaven Forbid
- 1998 • Steamhammer SPV 085-18932 • 1 CD
- 1998 • CMC International 06076 86241-2 • 1 CD
cd 1 • 11 titres • 45:06 min
- 1See You In Black
- 2Harvest Moon
- 3Power Underneath Dispair
- 4X-ray Eyes
- 5Hammer Back
- 6Damaged
- 7Cold Grey Light Of Dawn
- 8Real World
- 9Live For Me
- 10Still Burnin’
- 11In Thee (live)
informations
line up
Buck Dharma (guitare, chant, claviers), Eric Bloom (chant, guitare, claviers), Allen Lanier (guitare, claviers)
Musiciens additionnels : Danny Miranda (basse, chœurs), Chuck Burgi (batterie, chœurs), Jon Rogers (basse, chœurs), Bob Rondinelli (batterie), George Cintron (chant), Tony Perrino (claviers)
chronique
Nom d'une pipe en bleu, quelle(s) pochette(s) ! Elle di(sen)t à quel point Blue Öyster Cult était has de chez has been, en cette triste fin des années 90, et qu'un emballage de bootleg chinois faisait l'affaire après tout. "Les conques ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" - d'accord, mais les huîtres ? Repenser à l'esthétique de la primale sainte trilogie laisse, encore une fois, songeur. Le pire c'est que l'"art"work de la réédition, voulu plus menaçant, est encore plus ridicule que le kitsch originel ! Mais le pire du pire ? C'est que la musique sur Heaven Forbid est loin d'être aussi merdique ! C'est même un album qui tient étonnamment la route, aux réécoutes. Pourtant le début fait grimacer : la rugueuse "See You in Black", sans un pète de synth' mais certainement plus moche que ce qu'ils ont fait de plus laid dans les années 80, bourre du riff façon pain de viande industriel. Nos östréiculteurs semblent vouloir paraître crédibles à une génération d'auditeurs gavés de metal, à grands renforts de grosses gueutares. Soit. Faut grailler, et le gras est bien posé à la surface de la tracklist, comme le saindoux tapissant les rillettes. Après digestion, ça passe comme du Venom feat. Therapy?, on va dire. C'est alors qu'arrive, transition d'un BÖC schizo passant du noir caca-tombe au bleu ciel pastel, la soyeuse et chorale "Harvest Moon", comme pour nous dire "pardon d'avoir malmené vos orifices, oreilles chastes aimant l'harmonie bleue, goûtez cette douce liqueur". Plus loin, ce BÖC vieillissant prouve également qu'il peut, quand il est un minimum inspiré, tenir la dragée haute à des multinationales du hard-prog-metal tels que La Vierge de Fer (à Lisser ?) : l'hymne en puissance "Power Underneath Despair", excroissance cloutée d'Imaginos arôme auto-parodie à grosses sacoches, m'en soit témoin. Mentionnons aussi cette "Cold Gray Light of Dawn" solennelle, qui accroche comme semi-hymne d'une gloire passée, maintenant la mi-molle avec un certain panache, à la Ronnie James. Il y a dans ce Heaven Forbid à la fois générique et attachant une volonté de faire dans le turbo-Cult, même si c'est plus du motoculteur que du Painkiller (la très discutable "Hammer Back"). Avec des petits bouts d'Amérique vue du fond du bar à bikers égarés, telle la relique boogie-funk rock "Damaged", exprimant une ringardise vintage roborative, un peu façon Deep Purple Cult, exquisément craignos avec son orgue moisi, ses changements de tempo grotesques et ses gimmicks claqués au sol ("I live for rock'n'rööööööl"). Et même un peu de nanardise créative (la sympathico-biscornue "X-Ray Eyes" et ses fioritures aux relents prog, ou cette suite à "Burnin' for You" façon Blue Hot Chili Pépères, si si si, BÖC a quand même un peu suivi les nineties !) Quoi qu'il en soit, j'ai une préférence pour les puissance-ballades comme la sus-citée "Harvest Moon" qui même si elle ne vaut pas l'homonyme de Neil Young, prouve encore que Buck Dharma, c'est le meilleur dans l'Öyster. D'ailleurs c'est lui qui fait la joliesse imparable de cette "Live for me", où la guitare brille et scintille et ça suffit, le corbeau vrille pie envoûtée, il se laisse cajoler par l'éclat des frettes... Le reste radote et ressemble un peu à du gruau de ce qui subsiste de Blue Öyster Cult à ce stade d'involution, mais ne plombe pas trop ce Heaven Forbid comme tissé de contrastes, parfois abrupts, entre laideur du gros rock à daron déclassé et grâce de la ballade à briquets qui emballe. Un album accessoire donc, oui, mal fagoté, mais bien loin d'être aussi dégueu qu'on pourrait le croire, ou le craindre (le croindre ?) À défaut de nouvelles choses à raconter, il y a encore une curieuse fraîcheur d'expression à l'œuvre ici, pour un tel groupe oublié au fond du tiroir. Et l'éternel cœur d'artichöyster Donald Roeser n'y est pas étranger.
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- Rastignac › Envoyez un message privé àRastignac
Quelle belle pochette en effet! On dirait Bonnie Tyler sur la photo.