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W.A.S.P. › Animal (F**k Like A Beast)

vinyl 45t • 2 titres

  • Face A
  • 1Animal (F**k Like a Beast)
  • Face B
  • 2Show No Mercy

informations

1ère édition anglaise

line up

Blackie Lawless (chant, basse), Chris Holmes (guitares), Randy Piper (guitares, chant), Tony Richards (batterie, chant)

chronique

  • raw sleaze

Au cas où vous n'auriez pas reçu la circulaire : nous sommes en l'an de crasse 1984, W.A.S.P. déboulent dans le secteur, chauds patate, et ils foncent dans le lard du hard, avec ce single inspiré d'après Blackie Lawless par une vision quasi-mystique de coït entre deux bestiaux, façon Pierre au zoo à la fin du Père Noël est une ordure. "Regardez ça Thérèse, c'est magnifique, c'est la nature". Le carburant de W.A.S.P. n'est pas cher et il rapporte beaucoup : du glam-metal, nourri au thrash encore naissant, par des affreux armés d'une sérieuse envie de faire peurs aux parents, quelques années avant que ne pullulent les stickers "explicit content" de l'épouse Gore (cocasse - on cache quand même le vilain "FUCK" avec l'index et les astérisques, mais le cœur yeah). Un mélange qui aura un effet redoutable sur les adolescents, ces insatiables machines à consommer n'importe quoi. "W.A.S.P., le Marilyn Manson des années 80", comme l'écrivit je sais plus qui, enfin je crois.

L'alliage de la mélodie pure et de l'agressivité crue, sous l'un de ses formes les plus évidentes, instinctives. Une séance de bien-être pour l'homme moderne, cet agglomérat de violence refoulée aspirant à l'ergonomie et la simplicité. W.A.S.P. arrive comme une espèce de Mötley Crüe psychopathe et clouté, qui baise moins mais tue plus - ou pourquoi pas les deux à la fois (cf. pochette). Les paroles encore plus connes que du Kiss, les guitares trancheuses de chair avec la pugnacité d'un Judas Priest, tout en étant dentées. L'accroche inouïe du merdier sur l'oreille quel que soit l'heure ou la latitude. W.A.S.P. ont dans leur prime jeunesse déjà cette signature, ont les reconnaît, ils ont un grain, une odeur, pas comme Poison et compagnie - enfin je veux dire : une autre odeur que celle de la laque. Celle du sang, mêlée à celle d'une bonne vieille VHS qui ne compte plus ses allers-retours au vidéoclub. Celle d'une tronçonneuse chaude. Le son très acéré et très cru, qui sent le spandex ET le sous-sol, le film de fion labellisé tablier de sapeur ET la série B de contrebande façon Maniac. Ceci n'est pas que dû à la fusion très naturelle entre glam et metal, avec la touche punk "subtile", un côté à la fois maquillé et enregistré en squat au milieu des rats, pas mal de rose dans la sauce mais un son de guitare caverneux qui éloigne W.A.S.P. du commun des hair-métalleux, et affiche plus de parenté avec le poil-métalleux, pour ne pas dire Motörhead ou Venom. Mais surtout : déjà ce sens de la mélodie inné, gourmand, omniprésent, chez Noireaud Sans-Loi, sans lequel W.A.S.P. ne serait pas W.A.S.P., et déjà ce chant qui grimace comme s'il chiait du calcin. Blackie Lawless sait chanter, oh que oui, aussi bien qu'il sait brailler : refrains hantés, couplets de goret. Une voracité unique au micro, du moins sur cette décennie (ce qui n'est pas peu dire), une bestialité grimaçante et magnétique, fleurie à souhait, qui laissera sur le carreau l'auditeur soucieux des nuances, et ravira toujours l'épicurien.

Quand tonton Blackie déboule avec la mythique "I got pictures of naked ladies, lying on their bed", ce qui dans la bouche de n'importe qui sonnerait comme une punchline de puceau malhabile, prend ici la tournure d'une menace tangible, comme si Alice Cooper avait d'un coup pris dix kilos de nerfs bien congestionnés, et crevé le quatrième mur de son théâtre gore pour nous glapir à un-demi menton du museau, avec une haleine de chacal et une machette dans chaque main. Single de bâtard, refoulé au casting du premier album et à juste titre intégré pour les rééditions. Son d'ordure nocturne, de satyre mécanicien. Tout aussi prégnant sur la sale "Show no Mercy", la rutilante face B, digne du meilleur de leur premier album (et accessoirement, meilleure que les meilleures chansons du premier Slayer, mais chuuuuuuut). Le mauvais goût ricain dans toute sa splendeur hideuse, braillarde, roborative. W.A.S.P. for We Are Sexual Perverts : telle est votre victuaille, sinistre ramassis d'auditeurs précaires assoiffés de puissance.

Très bon
      
Publiée le mardi 10 septembre 2024

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    Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

    Excellent single oui.

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    Nicko Envoyez un message privé àNicko
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    Un single mortel ! Titre emblématique du groupe !

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Le "pin" en métal, le mot est juste mdr...

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Ah, le fameux bas de laine de Proust...

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    C'est plus de la madelaine de Proust, ça, c'est la version fourrée au Nutella avec supplément de caramel fondu... Comment être objectif alors que du haut de mes 14 ans, c'était la provocation ultime et que je jalousais mon cousin qui avait le pin en métal sur son perfecto ^^