In The Nursery › Engel

Un jeu de rôle sur ordinateur ? Bah, après tout, pourquoi pas ? L’album serait donc inspiré par le jeu du même nom conçu par la maison d’édition Feder & Schwert à qui l’on devrait, si j’ai bien compris, notamment ‘Vampire: the masquerade’… Pour l’occasion, les Jumeaux ont enregistré de nouvelles versions de deux titres (‘Blue religion’ et ‘To the faithful’, respectivement rebaptisés ‘New religion’ et ‘Engel-to the faithful’) et composé de nouvelles pièces. Dans quelle optique ? Néoclassique martiale dans une veine flamboyante comme jamais, rien que ‘New religion’, ample, martiale et rythmique, donne envie de poursuivre et on aura raison tant ‘Beutereiter’ soulève la poitrine par sa fougue céleste mais le combo ne s’est pas laissé enfermer dans une seule optique, après tout, une histoire connait des rebondissements et des moments de répit. ‘Angelorum’ en est un exemple , entre tension et repos, servi de voix de maître par l’envoûtante Dolores C., idem dans une veine plus ambient avec ‘Pandoramicum’ servant comme jamais l’aspect religieux de la musique de In the Nursery. D’une certaine manière, le disque condense un peu du passé avec l’énergie martiale et néoclassique mais aussi les expérimentations plus rampantes plus récentes (sur ‘Groundloop’ notamment); cela fonctionne, la musique dégage l’impression d’une mer en mouvement, presque tempétueuse parfois, faussement apaisée pendant d’autres instant. Pour autant, l’élément humaine demeure la clef de voûte de ces harmonies, elles ne sont pas là-pur célébrer la nature mais plutôt évoquer les impressions qu’en a l’homme, ses aspirations vers le divin, ses doutes. Cette présence est peu effective physiquement, un morceau avec Dolores, un autre avec chant masculin (la nouvelle interprétation de ‘To the faithful’) mais demeure omniprésente comme architecte de ces mélodies presque sacrées (où faut-il classer les choeurs de ‘Sigils’ ? Du côté angélique ou humain ?). Majestueux demeure l’adjectif prépondérant même si certaines pièces sonnent nettement plus glauques (le génial ‘Brandland) car même le doute s’exprime avec noblesse. Les ajouts acoustiques telles que la batterie, le cor, la flute sont magnifiquement intégrés et rendent leur pleine puissance. Du grand In the Nursery.