Paradise Lost › Seals the sense

Il est un peu marrant cet EP. Je veux dire, en 4 morceaux il brasse littéralement 3 périodes du groupe, se montre carrément essentiel, et personne ne le connaît. Perso j’adore cette époque des petits Eps comme ça, les cds n’étaient pas chers à produire, les labels poussaient les groupes à sortir un max de releases, les pressaient comme des citrons et les fans avaient des choses à collectionner. La bonne époque !

Alors qu’aujourd’hui c’est tellement mieux,*attention air condescendant* on peut s’affranchir des horribles labels, on maitrise mieux les choses, on peut enfin se consacrer à l’essentiel, la création, on peut toucher tout le monde, depuis chez soi, quasi sans rien faire, c’est beau, et on peut même gagner beaucoup d’argent. Il suffit juste d’avoir des boobs, et de se faire un masque facial avec du caca. Ca cartonne apparemment.

Sur le papier, « Seals the sense » n’est pas très sex, deux morceaux tirés de « Icon », un inédit, et un live. Le syndrôme Ep-de-merde, censé plumer le fan, justement. Parce qu’on le sait, le fan, sus-cité, il est con, il achète.

Et il fait bien, notamment pour une raison principale : « Sweetness » est un des meilleurs morceaux de Paradise Lost toute périodes confondues, et vous ne le trouverez que sur cet ep (et une compil’ dont j’ai oublié le nom). Il a tout pour lui ce morceau, le trait d’union entre « Icon » et « Draconian Times », le son lourd caractéristique des débuts, l’inspiration mélodique étonnante, la construction étrange, avec des breaks et cassures qui apportent de la nuance dans l’ambiance. Sous ses airs de petit single up tempos, le morceau cache beaucoup, et que dire de ce final en fade out-fade aux relents goth alors que l’on pensait le morceau terminé ? Une époque où le groupe pouvait encore surprendre.

Dans une moindre mesure également, le morceau live vaut aussi le détour. « Shades of god » n’a clairement pas fait l’unanimité, malgré son côté groovy limite Sabbath-ien, et j’avoue être resté perplexe face à la longueur et l’aspect pataud-rampant des morceaux. Quand Paradise Lost se casse la gueule, bah, apparemment, on a pas trop envie de le relever. Pourtant, cette version live - qui parait frauduleusement propre d’ailleurs – donne vraiment envie de voir le groupe live : c’est cool, ça groove, il y a des passages pour le public, Holmes est en forme. Franchement, la super pub pour l’album et ça change un peu d’ « As I die ».

Bref, un mec venait râler que l’ep n’était pas chroniqué, et il a eu bien raison, « Sweetness » est vraiment un très très bon morceau. « Embers fire » et « True belief » sont deux highlights de « Icon », le live est excellent : allez un bon 5/6 pour ce morceau et pour le fan débile, pour les autres hein, euh y a peut être mieux à faire quand même.