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The Fugs › The Fugs (Second Album)

cd • 15 titres • 50:29 min

  • The Fugs Second Album
  • 1Frenzy2:03
  • 2I Want to Know2:01
  • 3Skin Flowers2:22
  • 4Group Grope3:41
  • 5Coming Down3:47
  • 6Dirty Old Man2:50
  • 7Kill for Peace2:07
  • 8Morning Morning2:07
  • 9Doin' All Right2:37
  • 10Virgin Forest11:16
  • Live frome the Players Theater on MacDougal Street in Greenwich Village 1967
  • 11I Want to Know2:35
  • 12Mutant Stomp2:57
  • Three Tunes from « Trown Off Atlantic »
  • 13Carpe Diem3:38
  • 14Wide, Wide River2:50
  • 15Nameless Voices Crying for Kindness2:52

informations

Enregistré par Richard Alderson au RLA Studio, en janvier et février 1966. Produit par Ed Sanders.

line up

John Anderson (basse), Tuli Kupferberg (voix), Vinny Leary (guitare), Ed Sanders (voix), Ken Weaver (percussions), Peter Kearney (guitare), Lee Crabtree (piano, célesta, cloches), Betsy Klein (voix sur Morning Morning et Virgin Forest)

chronique

On comparera souvent The Fugs, plus tard – dans la littérature critique, les brochures et traités d'histoire pop – aux Mothers de Zappa. Pour le penchant pipi-caca-cul, l'humour potache, un goût partagé pour le commentaire social qui gratte l'Amérique par là où ça fait mal. D'accord – sur ce fond. Sur la forme, à ce stade, on en n'est pas là ! Du tout.

Le son est sale, granuleux, mal ajusté. Les chœurs font de drôles de Olas, des hymnes de cheerleaders louches (Group Grope). C'est encore plus interlope que la première fois – et puis à peu près aussi bordélique. Toujours en place tout juste ce qu'il faut, sans chercher l'ajustement parfait – en laissant peut-être bien exprès du jeu, même, afin que l'air et la lumière puissent continuer de passer. Ça s'affine quand-même un peu, côté arrangements, composition – ça reste délibérément, fruste, direct. Quand ils s'y mettent, ça sonne carrément brouillon, ça sature brutalement l'espace – Kill for Peace (diatribe anti guerre du Vietnam, bruits de sulfateuse inclues).

Le folkloriste aimablement cintré Peter Stampfeld n'y est pas, cette fois – avec lui ont dégagé la plupart des teintes, inflexions country, rondeaux qui sentent la paille. Les mecs se lâchent autrement – ajoutent un célesta sur I Want to Know comme pour le faire sonner Broadway mais ça reste bizarre, flou, étincelant mais piqueté comme un vieux miroir sale, poqué, fissuré. Quand une espèce de blues remonte, qu'un harmonica pointe, ça sonne presque comme fera bientôt le Velvet Underground. Sur Morning Morning, aussi – qui sonne sincèrement, presque innocemment charmante – on peut penser à eux, tiens (à leur Sunday du même bois clair et non-poncé). Entre les blagues, c'est vrai, on a l'impression que l'une ou l'autre poussée de sarcasme peut se faire plus amère – plus douloureuse. Quelque chose se développe – malgré ou avec la distance, le souci constant de ne surtout pas faire bien. De ne surtout pas faire pro – ouvrier appointé de l'industrie des loisirs.

Virgin Forest, en conclusion (de la version première de l'album, avant que ne déboulent les bonus, sur les rééditions), vient foutre à nouveau tout en l'air, ou par terre. Une jam sans forme avec sons concrets, cris de bêtes de la jungle et déclamations érotomanes, percussions rudimentaires et excitées. De l'expérimentation abrutie – avec ces chants pseudos-africains finalement même assez craignos, entendus d'ici (la vieille vision hollywoodienne du « continent primal » – tournée en dérision d'accord mais n'empêche, ça sonne bizarre, pris maintenant), couinements électroniques façon B.O. de vieux films de S.F., orgues et sifflotis de bobines de charme italiennes (ou de « pinku » japonais), jazz de sex-shop sous fumette... Tout ça pour finir sur une manière de chant de marins. Ahoy, Captain, votre braguette est béante – et votre âme débraillée, autant que toutes celles de l'équipage. Vous avez l’œil flouté mais tenez ferme la barre. On ne craint pas le naufrage – on se demande juste un peu quelle gueule aura le port, l'escale, si vous allez comme ça nous bringuebaler longtemps d'une rade, d'un rade à l'autre.



Un mot, avant de partir, sur les fameux bonus. Deux morceaux live – joués pareil, à peu près, qui ne sonnent pas moins crus que sur l'album. Mutant Stomp qui retourne à la country nasale, un peu. Et puis une espèce de démo – rejetée par Atlantic ? (Le titre de cette section de la chose semble l'insinuer). Carpe Diem, qu'on entend aussi sur le premier album – arrangé là comme du Jefferson Airplane à peine ironique. Wide Wide River – qui finira plus tard (deux ans et autant de disques) sur un autre album. Qui sera une autre histoire – qu'on vous dira, ailleurs. Et puis des voix sans noms qui pleurent en suppliant un corps, un peu de gentillesse. Étrange, celle-ci – étrangement touchante, avec son orgue par moment quasi « éthiopien ».



Cette fois-ci c'est fini. Jusqu'à la prochaine. Restez connectés ou battez la campagne. Le dress-code de la prochaine effraction vous sera promptement communiqué – par voie de prospectus ou de pigeon voyageur.

Bon
      
Publiée le mercredi 4 septembre 2024

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