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The Fuzz › The roots of innocence
- 2016 • Maybe Mars Maybe 65.2 • 1 CD
cd • 11 titres
- 1Control
- 2Borderless
- 3behind the tears
- 40909 II
- 5Time is sinking
- 6Young lovers
- 7Xiamen
- 8Psychedelic
- 9Slow dive
- 10Paper tiger
- 11Hidden danger
informations
Longyue Wenhua Studio, Pékin, Chine, juin-juillet 2015.
line up
Liu Peng (chant, clavier), Lan Ye (guitare, clavier), Nie Zhong (basse), Li Boyang (batterie)
Musiciens additionnels : Yan Yulong (violon), Chen Sijiang (choeurs)
chronique
A priori, ‘The roots of innocence’ reprend les choses où elles s’étaient arrêté en 2013. A priori. Dès les premières mesures de l’excellent ‘Control’, toute la fougue des Chinois éclate, rythmique impeccable avec une batterie sans cesse en mouvements, qu’il s’agisse des toms ou des cymbales, une basse ronde imperturbable et des guitares qui se sont salies depuis la dernière fois et ce drôle de chant, énergique mais un peu triste. Voilà le type de morceau punchy qui te fait bondir dans les airs et en plus, ces gars ont vraiment le sens de la mélodie comme en témoigne la chanson suivante qui ravira les fans de Cure époque ‘Just like heaven’. Pourtant, il est évident que cette musique-là est moins contemplative, plus tendue, urgente, ce que va rapidement confirmer ‘Behind the tears’. Les schémas attendus se fissurent, le timbre prend des tonalités barrées par moment, les guitares cold wave sont sans cesse soulignées discrètement d’une impression qu’elles vont péter un boulon… Au lieu de cela, le groupe stoppe, repart, stoppe, repart, le genre de freinage qui, quand tu n’as pas ta ceinture, te projette dans le pare-brises. Même la tristesse froide de ‘0909 II’ a quelque chose de shoegaze dans son expression grinçante. Il serait pourtant faux de croire que nos Chinois vont s’en tenir là. Comme pour se faire pardonner ces ‘pertes de contrôle’, les voilà qui nous offrent un titre calme, qui pourrait être froid si la tonalité de la gratte n’était pas à la limite du crissement et effectivement, alors qu’approche la fin, voilà les grincements qui s’emballent, un roulement qui se met en place, pour s’éteindre sans crier gare dans un râle d’accord. Les amateurs de post punk conditionné vont s’en prendre plein les dents. On pourrait croire que c’était une petite pause puisque ‘Young lovers’ repart dans la veine post punk pêchue, avec un délicieux synthé en accompagnement et une frivolité étrangement décadente. Si ‘Psychedelic’ plombe l’ambiance malgré sa fougue, rien ne prépare à la fin du disque. ‘Slow dive’ ralentit le tempo, glace les sonorités pour de la pure cold wave au jeu de batterie créatif, pas de voix… Mais que se passe-t-il ? A nouveau, la musique parait se libérer elle-même de ses chaînes et péter un plomb avant de revenir sous contrôle pour s’éteindre. On se souvient qu’en plus d’aimer la cold wave et le post punk, The Fuzz sont friands de krautrock et que bien plus que sur le premier opus, ils en injectent des doses généreuses qui déstabilisent des structures connues, l’air de rien. On s’y prépare donc mais tel David Lynch, les musiciens vont encore nous tromper en concluant par deux bonnes chansons mais sans assaisonnement bizarre, même si l’accord d’orgue glauque final laisse supposer que la suite sera… Etrange, peut-être ? Voilà l’avantage avec des combos de cette trempe qui n’ont que peu de culture post punk, politique oblige, ils ont vite appris les gammes mais à devoir travailler dans l’urgence et sous surveillance, ils ne peuvent s’empêcher de les jouer à leur sauce sans souci de flatter qui que ce soit et c’est ça qu’on aime !
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- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Alors là, je dis oui ! Quelle belle découverte ! En voici un bel album de post-punk varié. C'est curieux, mais plus que les recommandations dans l'esprit que tu as mises Shelleyan et qui sont justes, ce sont instantanément les Chameleons qui me sont venus à l'esprit aussi bien pour ce son de guitare que ce jeu de batterie ("Borderless") sur certains titres. Je ne sais pas si c'est parce que le quatuor est chinois (une forme de curiosité pour "l'ailleurs" plus prononcée) mais en 2016, on faisait encore de belles choses.
- Note donnée au disque :