Wormrot › Abuse

Vous le savez si vous avez lu mon report du Hellfest 2024, Wormrot représente ma découverte personnelle de cette édition avec une performance à la fois ultra-efficace, brutale, énergique et super originale. Je ne pouvais pas ne pas m'intéresser à leur discographie suite à cette prestation de tout premier plan. Je m'attaque donc ici à leur tout premier album, "Abuse", sorti en 2009. Ce premier album des Singapouriens au format particulièrement court et explosif, 23 titres pour tout juste 22 minutes de durée, va droit au but. En même temps, c'est un peu la raison d'être du grindcore, non ? Wormrot possède une vraie base punk qui tabasse amenant cette intensité qui fait tout décoller. Peu de répit, cet "Abuse" défonce tout avec des morceaux courts, rythmés, qui vont à l'essentiel avec des chants alternants growl death metal et cris stridents grindcore, le tout enchaînant morceaux typés up-tempos qui te font danser dans tous les sens et tout balancer dans ton appart' de 20m² avec d'autres plus typés hardcore bien lourds et dévastateurs, donnant un p'tit côté Black Bomb A des débuts vraiment pas dégueu. Les morceaux s'enchaînent tellement rapidement que l'écoute de l'album s'apparente à s'enquiller un seul et même morceau de 22 minutes avec plusieurs parties distinctes. L'inspiration est tout le temps présente. On peut déjà noter un souci du détail sur les rythmiques pas toujours binaires et basiques, comme sur l’époustouflant "Dis-appointing" ou le final absolument génial sur "Murder" et "Scum infestation and last song" (seul morceau de l'album dépassant les deux minutes). A ce titre, la performance de Fitri aux fûts est à noter avec un style bien marqué, pas toujours dans le registre basique des blast-beat à fond les ballons sans finesse. Non, le Singapourien possède une technique bien éprouvée et propose des breaks et des structures originales qui sont responsables d'une bonne partie de l'originalité de ce disque. "Abuse" représente un véritable condensé d'énergie brute et explosive alliée à une puissance de feu. Le genre d'album taillé pour la scène (comme tous les albums de grind qui se respectent !), mosh pits de bœufs inclus bien évidemment ! La production est particulièrement bonne et adaptée au style, à la fois brutale mais gardant toujours cette guitare lead avec un son abrasif pour garder intact cette impression d'agression sonore quasi-permanente. Il y a une véritable atmosphère primitive et d'urgence dans ce disque, réalisé à l'ancienne, d'un seul bloc, mais proposant des riffs et des styles différents qui se complètent à merveille. Dès leurs débuts, Wormrot ont mis la barre haut avec un album de grind court mais diablement efficace et recherché. Un must !