Troisième fois que je mets un disque de They Die avec comme à chaque fois le sentiment que le combo use des mêmes ficelles et à nouveau, après deux écoutes, je suis séduit. Il y a tout, le groove, la noirceur, une forme d’hypnose toxique, de la mélodie tueuse… Nulle intro pour ‘Glass girl’, on balance d’emblée la sauce: suites d’accords imparables entre goth et deathrock, tempo adapté, un zeste de synthé fantomatique dans l’arrière-plan, le chant grave, apparemment peu expressif et pourtant… On comprend mieux pourquoi les Italiens répugnent à suivre le schéma couplet/refrain, préférant la philosophie The Fall de quand on tient des riffs assassins, pourquoi les casser ou les diluer ? De temps à autre, le groupe accentue volontairement un aspect synthétique en plaçant ces sonorités en avant sans jamais céder à une dark wave pure pourtant très à la mode. Histoire d’éviter la flatline, il accélère parfois le tempo (‘Call my name’) ou le ralentit et l’alourdit (‘Black Magic’). Ce disque est un enchaînement de tubes directs et exigeants à la fois: comment faire bouger dancefloor sans renier une certaine identité électrique ? Même la version clubbing de ‘Our blood’ est jouissive à souhait. J’imaginais acheter et apprécier un troisième volume reposant sur les valeurs établies des prédécesseurs, rien de plus; je découvre un album qui, oui, s’axe sur une formule similaire mais prouve justement qu’elle a encore des choses à exprimer. Pas de troisième roue du char donc, ‘Black Magic’ est un solide opus, de son époque, mais qui refuse de diluer sa noirceur, flamboie dans l'obscurité; je suis fan !